Au moment où les manifestations se poursuivent en Irak, pour la quatrième semaine, faisant des centaines de morts et des milliers de blessés, les régions du sud, isolées du monde, ont marqué de graves incidents, particulièrement les provinces de «Maysan» et de «Dhi Qar», où la situation a dégénéré alourdissant le bilan des victimes.
«Courrier arabe» s’est intéressé aux faits, rapportés par «al-Jazeera.net», et a choisi d’en exposer les coulisses et les circonstances.
Les manifestations dégénèrent
Un officier de la police de «Dhi Qar» a affirmé à «al-Jzeera.net» que les consignes du ministère de l’Intérieur étaient claires, au sujet des personnes provocatrices qui avaient bloqué les routes.
Il expliqua que les forces de l’ordre avaient pour priorité de ne pas utiliser d’armes, et signala que «des manifestants avaient commencé à mettre le feu aux immeubles gouvernementaux, et aux bureaux des partis politiques, poussant les responsables de la protection de ces institutions à tirer sur les manifestants, faisant des morts et des blessés».
De leur côté, les manifestants à «Dhi Qar» affirment que les protestations étaient pacifiques, c’est à ce sujet que l’activiste «Amjad al-Askari» note que les jeunes protestants s’étaient mis d’accord pour éviter de saccager les immeubles gouvernementaux.
Il raconta que la place de protestation était pleine de manifestants, et que certains s’étaient tournés vers le siège du gouvernorat y mettant directement le feu, sous les regards de la foule des protestants en colère suite à un tel acte.
Par ailleurs, à «Maysan» des protestants ont mis le feu au siège de plusieurs partis politiques, et se sont attaqués aux dépouilles du chef des «Asaïb Ahl al-Haq» (AAH) et de son frère, «dans une scène terrifiante et inhumaine» comme l’avait décrit les activistes sur place.
Des victimes et des infiltrations
Suite à ces évènements, de graves blessures ont été marquées, dans les rangs des manifestants, avec plus de 40 blessés à «Maysan» selon les sources médicales, et 9 morts, selon la Commission des Droits de l’Homme.
Les responsables à «Dhi Qar» parlèrent de 90 blessés et de 11 morts, dont 4 tués par les feux mis aux institutions. Un bilan lourd, qui place les deux provinces en haut des listes des victimes, et des zones nécessitants une enquête internationale.
Bien qu’un calme relatif ait pu s’imposer pour quelque temps, après que les manifestants s’étaient stabilisés dans des places de sit-in, une nouvelle vague fut déclenchée, par un groupe de protestants qui avait mis le feu aux maisons des députés de «Dhi Qar».
Sur ce, 4 personnes ont trouvé la mort et plus de 50 autres avaient été blessées, et plus de 200 autres ont été détenus, et comme si cela ne suffisait pas, en protestant contre la situation, les manifestants avaient décidé de fermer les administrations gouvernementales, ce qui engendra leur affrontement directe avec les forces de l’ordre, ajoutant 4 autres morts et 144 blessés au bilan tragique de «Dhi Qar».
Pour l’heure, il est impossible d’expliquer la situation au sud irakien, car même si les manifestants insistent à ce que leur mouvement soit pacifique, plusieurs d’entre eux redoutent les infiltrations des parties malveillantes, et craignent que le prix soit cher payé pour un futur meilleur.