Les participants au forum politique inter-libyen, lancé lundi, en Tunisie, ont décidé de lancer une opération politique baptisée «la phase préparatoire vers la résolution totale». Et alors que les chefs militaires des forces du GNA ont dénoncé la participation de personnalités pro-Haftar, accusées de crimes de guerre, l’ONU a demandé aux différentes parties «d’éviter les désaccords et de prôner le bien de la Libye et du peuple libyen».
Ayant pour slogan, «la Libye avant tout», les discussions directes entre les parties libyennes en conflit furent animées par 75 personnalités, sous l’égide des Nations unies.
«La phase préparatoire vers la résolution totale»
Selon les explications présentées par les médias, «la phase préparatoire vers la résolution totale est un accord qui souligne la préservation de la souveraineté de la Libye, l’engagement des parties libyennes en conflit à assurer un dialogue libyo-libyen et à combattre l’ingérence étrangère, et à unifier les institutions gouvernementales militaires et civiles du pays».
Quant à l’autorité politique, l’accord signale que «le futur gouvernement devra se composer d’un conseil présidentiel, représentant les trois régions du pays et d’un gouvernement d’union nationale, à condition que les deux institutions soient élues simultanément par le forum du dialogue politique libyen».
L’accord souligne également que «la phase préparatoire pour la résolution totale devra commencer par accorder la confiance au futur gouvernement», indiquant que «ce dernier ne devra pas dépasser les 18 mois, et devra se terminer par des élections présidentielles et parlementaires».
Les militaires du GNA dénoncent la participation «des criminels de guerre»
Par ailleurs, à Tripoli, des chefs militaires et des combattants des forces du GNA ont dénoncé la participation de certaines personnalités pro-Haftar, les accusant «d’avoir enflammé le conflit armé entre les Libyens, et d’avoir commis des crimes de guerre».
Mardi, ils ont lancé un communiqué et organisé une protestation, expliquant «qu’ils ne s’opposaient pas au dialogue libyo-libyen, mais qu’ils rejetaient les sessions actuelles, car elles ne représentent ni les combattants ni les chefs des forces de Burkan al-Ghadab (Volcan de la colère)».
Ils ont également accusé la Mission d’appui des Nation unies pour la Libye (MANUL) «de permettre aux partisans de Khalifa Haftar d’occuper des postes au conseil futur gouvernement», remettant en question le rôle qu’elle joue au pays.
Les Nations unies demandent à prôner l’intérêt du pays
Par ailleurs, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a demandé à la communauté internationale «de soutenir le dialogue politique libyen», l’appelant, lors d’une vidéo diffusée à la télévision, «à s’engager pour respecter le blocus d’armement imposé en Libye par le Conseil de sécurité».
Guterres s’est aussi adressé aux participants du forum en Tunisie déclarant : «Vous êtes réunis pour continuer de rédiger une nouvelle phase de paix et de stabilité en Libye».
Il leur demanda de «d’oublier les conflits individuels et de prôner l’intérêt de la Libye et de son peuple», leur indiquant que «le dialogue était le seul moyen pour assurer l’union nationale libyenne».
Rappelons ainsi, que les parties libyennes avaient signé le mois dernier un accord de cessez-le-feu à Genève, s’engageant à chercher une résolution politique au conflit et à tenter d’installer la paix au pays.
Pour l’heure, la situation sur terrain reste relativement calme, laissant les observateurs espérer «une proche résolution radicale dans le pays dévasté par une décennie de guerre».