Les armes belges livrées à l’Arabie saoudite ont été utilisées dans la guerre au Yémen (Rapport)

Les armes belges exportées vers l’Arabie saoudite ont été utilisées dans la guerre au Yémen, et ce, bien qu’elles ne soient destinées qu’à l’usage des gardes nationaux dans le royaume, c’est ce qu’a révélé un rapport d’une organisation de la société civile.

Le rapport préparé par l’organisation « Vredesactie » indiquait que les armes produites par la société « FN Herstal » située en Wallonie, dans le sud de la Belgique, avaient été utilisées par les forces soutenues par l’Arabie saoudite pendant la guerre civile au Yémen.

Il a souligné que les autorités wallonnes se préparent actuellement à accorder à nouveau des licences aux entreprises d’armement pour vendre des armes à l’Arabie saoudite, après le gel de toute vente d’armement à l’aune d’une décision émise du tribunal administratif du pays, fin 2020.

«Vendre des armes à l’Arabie saoudite est non seulement contraire à la morale, mais aussi aux lois», lit-on dans ledit rapport.

La même source a précisé que des scènes ont été filmées au cours de certaines opérations militaires dans la région de Wadi Al-Jabara au nord-est de Saada, au Yémen, montrant l’utilisation d’armes fabriquées en Belgique lors des affrontements.

En août 2020, le tribunal administratif en Belgique a décidé la suspension de délivrer des licences pour l’exportation d’armes wallonnes vers l’Arabie saoudite, à la suite d’une procédure d’extrême urgence lancée par plusieurs associations.

En revanche, les responsables des entreprises belges concernées par la production d’armements avaient affirmé dans leurs dépositions, que les armes exportées vers l’Arabie saoudite étaient destinées uniquement à être utilisées dans le royaume par les gardes nationaux.

Il est à noter que l’Arabie saoudite est l’un des pays qui achètent le plus d’armes à la Belgique. Selon le rapport de «Vredesactie», un tiers des exportations d’armes belges ont été livrées à Riyad au cours des 30 dernières années.

Le conflit au Yémen oppose depuis 2014 les forces du gouvernement reconnu par la communauté internationale, aux rebelles Houthis, soutenus par l’Iran et qui ont pris le contrôle d’une partie du territoire, dont la capitale Sanaa. La situation s’est encore compliquée avec l’intervention du voisin saoudien en 2015, dirigeant une coalition arabe qui mène des opérations militaires pour soutenir les forces pro-gouvernementales.

La guerre au Yémen en cours pour la sixième année a coûté la vie à 233 000 personnes, tandis que 80% de la population d’environ 30 millions de personnes dépend de l’aide pour survivre dans la pire crise humanitaire au monde, selon les Nations Unies.

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