Obama parle de sa tristesse en Arabie saoudite, de l’avertissement des Émirats arabes unis et de son intervention en Égypte

Courrier arabe

L’ancien président américain, Barak Obama a déclaré avoir été triste et oppressé en visitant l’Arabie saoudite, que les Émirats arabes unis (EAU) l’avaient interdit d’intervenir au Bahreïn, lors des manifestations de 2011, et qu’il avait demandé au président égyptien, Hosni Mubarak, de renoncer au pouvoir.

Dans son nouveau livre, «Une terre promise», publié en novembre 2020, à Washington, le 44e président des États-Unis a raconté son arrivée au pouvoir et sa relation avec les autres chefs d’État, notamment avec ceux des pays arabes.

Triste en Arabie saoudite

Obama signala que «le palais royal saoudien voulait lui offrir des bijoux, lorsqu’il avait visité Riyad, en 2009», signalant que «lors de cette visite, une image sombre du royaume saoudien s’est formée dans son esprit, à cause des lois religieuses appliquées sévèrement, notamment la séparation stricte entre les femmes et les hommes».

«J’ai senti la répression et la tristesse en visitant l’Arabie saoudite, c’est comme si j’étais soudainement entré dans un lieu où les couleurs avaient été effacées», avait-il noté.

Averti par les EAU

Obama a également signalé «avoir subis des pressions de la part des EAU, lorsque les manifestations s’étaient déclenchées, en 2011, au Bahreïn».

Il indiqua que «le prince héritier des EAU, Mohamed ben Zayed, l’avait mis en garde, l’interdisant d’intervenir ou de mettre des pressions au Bahreïn, au moment où des évènements similaires étaient en cours au Caire».

«En Égypte, j’ai pu mettre des pressions au président égyptien de l’époque, Hosni Mubarak, lui demander de quitter le pouvoir en réponse aux demandes des manifestants, mais hélas, je ne pouvais pas agir de la sorte au Bahreïn, où la révolution populaire était oppressée par le régime de Manama soutenu par celui de Riyadh», avait-il ajouté.

Il continua : «Je n’avais aucun moyen extraordinaire pour expliquer la claire contradiction. Je ne pouvais qu’admettre que le monde était dans un état de chaos, et qu’en politique étrangère, je devais maintenir l’équilibre entre les intérêts en concurrence».

Les vieux chefs d’Etats tyrans

Dans son livre, Obama parle en détail de ses relations avec les différents chefs d’Etat, précisément ceux des pays arabes, en tête de pouvoir depuis des décennies, les qualifiant des «vieux tyrans».

«Incapables de faire la différence entre leur intérêts personnels et ceux du peuple, ils vivent isolés, dans leurs palais, ne réagissent qu’à travers leurs employés, ces derniers leur sont complétement soumis, vides de sentiments et à caractères gelés», les avait-il décrit.

Hosni Mubarak, et les événements de l’Égypte

Il a également parlé de l’impression que lui avait laissée Hosni Mubarak, lorsqu’il l’avait rencontré en 2009, au Caire, soulignant «qu’il était conscient des risques qu’il prenait en lui demandant publiquement de céder le pouvoir».

«Je ne pourrais peut-être pas empêcher la Chine ou la Russie d’écraser leurs opposants, mais le régime de Mubarak a reçu des milliards de dollars que les Américains payaient en impôts. Nous lui avions offert des armes, nous avions échangé avec lui des informations et nous l’avions aidé à entrainer ses officiers», avait-il indiqué, en justifiant ses interventions publiques et directes.

Il a continué : «Pour moi, permettre à une partie qui reçoit des aides, une partie que nous appelons allié, de commettre des actes de violence barbare contre les manifestants pacifiques, aux yeux du monde entier, était l’erreur que j’aurais aimé ne pas avoir commise», en regrettant les violents massacres qui s’étaient produits lors des manifestations égyptiennes, à l’époque où il était président.

Obama avait également parlé de sa relation «assez fragile» avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, notamment à l’ombre de la signature de l’accord nucléaire avec l’Iran.

Il est à noter que le livre représente les mémoires d’Obama lorsqu’il était président des États-Unis et évoque ses relations avec plusieurs personnalités politiques, de diverses nationalités, ainsi que les raisons qui l’avaient poussées à entreprendre certaines résolutions incompréhensibles à l’époque par les observateurs.

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