Arabie saoudite : Les ONG exploitent le Dakar pour dénoncer les violations des droits de l’homme

Courrier arabe

«Human Rights Watch» (HRW) et «MENA Rights Group», ainsi que 11 autres organisations humanitaires, ont déclaré aujourd’hui vendredi, que le «rallye Dakar», prévu bientôt en Arabie saoudite, devrait être une occasion pour dénoncer les violations du royaume, contre les droits de la femme.

Après avoir passé 11 années à sillonner les routes de l’Amérique latine, les organisateurs de l’évènement sportif avaient annoncé que le rallye sera transféré en Arabie saoudite, suite à un accord conclu avec le royaume, pendant une durée de 5 ans.

«Minky Worden», la directrice des Initiatives mondiales au sein de HRW, nota que «l’organisateur français d’événements sportifs «Amaury Sport Organisation» et l’ensemble des pilotes participants au rallye, devrait parler des violations commises par les autorités saoudiennes contre les femmes activistes, en abordant une politique humanitaire, et en s’engageant à la respecter. De ce fait, ils pourront éviter de se trouver obligés de soutenir un pays organisateur, de mauvaise réputation».

À son tour, «Ines Osman», la directrice de «MENA Rights Group», nota: «Plus de 10 femmes pilotes participeront au rallye, alors que les militantes saoudiennes sont en prison, pour avoir proclamé le droit de conduire. On ne devra pas ouvrir le chemin devant l’Arabie saoudite, en lui permettant d’organiser un évènement comme le Rallye Dakar».

Les deux organisations ont signalé que les sponsors de l’évènement, les médias et les sportifs «devaient mettre des pressions aux autorités saoudiennes, afin qu’elles libèrent les militantes et les activistes humanitaires détenues».

Un lourd registre de violations humanitaires

Notons que l’Arabie saoudite est constamment critiquée à cause de son registre des droits de l’homme, non seulement à cause de son implication sanglante au Yémen, mais surtout, depuis l’assassinat du journaliste saoudien «Jamal Khashoggi», en octobre 2018.

Selon les ONG humanitaires, l’Arabie saoudite est devenu, depuis quelques années, un milieu répressif pour les humanistes, notamment à l’ombre de la campagne d’arrestation arbitraire, qui cibla des dizaines de militantes.

Elles ont cité «Loujain al-Hadhloul, Samar Badoui, Nassima al-Sadda et Nouf Abdelaziz», qui furent interpellées, seulement pour avoir proclamé le droit de conduire, et appelé à la fin du tutorat masculin.

Les ONG ont également noté que plusieurs des femmes avaient affirmé avoir été torturées pendant leur détention, parlant d’électrochocs, de coups de fouet, d’harcèlements sexuels et d’autres pratiques de maltraitance.

Et bien que certaines d’entre elles fussent libérées, elles sont toujours poursuivies par la justice, à cause de leurs activités, interdite de voyager et de parler aux médias.

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