Cisjordanie-Offensive israélienne à Jénine : «L’armée israélienne a tiré contre les secouristes», des témoins racontent

Courrier arabe

Des témoins ont affirmé à al-Jazeera que «les forces de l’occupation israélienne ont pris les équipes médicales pour cible, lors de l’offensive menée, ce jeudi, contre camp de réfugiés à Jénine».

Le secouriste palestinien Khaled al-Ahmaed (46 ans) a raconté : «L’armée tirait sur tous ce qui bouge ou entrave son opération».

«Les forces israéliennes ont ouvert le feu contre les secouristes, et ont entravé leurs interventions… Elles ont violé l’accord internationale qui garantit la liberté de déplacement en de telles circonstances», avait-il dénoncé.

Il raconte que l’opération était en cours, lui et son équipe ont tenté d’évacuer une famille, tous des femmes et des enfants. «Certains étaient grièvement blessés, mais nous n’avons pu leur venir en aide, qu’après le départ des forces israéliennes», avait-il déploré.

Il explique qu’«empêcher les sécuoristes de venir en aide aux blessés aggrave la situation de ces derniers et alourdit le bilan des martyrs, car chaque seconde compte lorsqu’il s’agit d’une blessure par balle».

Ahmed a affirmé : «Lorsque nous descendons sur terrain, nous respectons les normes de sécurité, et notre ambulance est équipée, de ce fait, il n’y a aucun chance pour faire une erreur sur notre identité de secouristes».

De sa part, l’ambulancier Fadi Jarar (51 ans) raconte : «Nous étions près des zones où se déroulaient les opérations, un des jeunes a été blessé devant nos yeux, et dès que nous nous sommes déplacés en ambulance, un sniper a tiré deux balles contre nous. Il a touché les vitres et nous a empêché d’aller vers le blessé».

Fadi indique que la même chose s’est produite tout au long de l’intervention israélienne, et affirme n’avoir pu atteindre les victimes qu’en prenant des pistes non surveillées.

Il signale que lui et son équipe «ont pu faire sortir un mort et 5 blessés, dont un très grave», en affirmant que «la scène n’était pas différente de l’invasion de 2002, lorsque les secouristes et les journalistes étaient pris pour cible».

Dénonciations palestiniennes

Dès lors, le Croissant-Rouge palestinien a indiqué lors d’un communiqué que «la Croix-Rouge lui a expliqué (suite à la demande des forces de l’occupation) qu’il ne fallait pas envoyer des secouristes sans coordination préalable avec l’armée israélienne».

Le Croissant-Rouge a affirmé que «des coordinations préalables ont été mises en place, mais malgré cela, les ambulanciers ont été ciblés et ils ont été empêchés de venir en aide aux blessés».

Il est à noter que la ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila, avait signalé que «l’acte de cibler les équipes médicales viole toute les lois internationales signées au sujet des blessées et qui garantissent la liberté du déplacement et d’offrir une assistance médicale aux blessés». Elle estima également que «ces violations peuvent être considérées comme étant des crimes de guerre».

Rappelons que le dernier bilan de l’invasion est de 9 morts, dont une femme âgée, et de 16 blessés, dont 4 graves.

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