Des manifestations à Gaza et en Cisjordanie contre la conférence de Bahreïn

Manama, capitale de Bahreïn a vu ce mardi 25 juin l’ouverture de la conférence intitulée « De la paix à la prospérité » où sera dévoilé le volet économique du plan de règlement américain du conflit israélo-palestinien en l’absence des principaux concernés: les Palestiniens.

À l’ouverture de la conférence, Jared Kushner beau-fils et Haut conseiller du président américain Donald Trump a adressé un message aux Palestiniens: « Ce plan de développement économique pourrait être « l’occasion du siècle, si la direction (palestinienne) a le courage de la saisir ».

Selon Kushner, ce plan vise à réunir une somme de 50 milliards de dollars qui sera consacrée à des investissements internationaux dans les territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans.

Les territoires palestiniens ont connu depuis hier lundi de vastes contestations hostiles au plan américain. Des photos du président américain Trump et du roi de Bahreïn ont été brûlées par des manifestants palestiniens. Une grève générale a été lancée ce mardi dans toutes les villes de la bande de Gaza. Cette grève, visant à exprimer le refus des Palestiniens de l’atelier de Manama, a paralysé toutes les institutions gouvernementales ainsi que le secteur privé.

Le porte parole de Hamas Hazem Qassem a déclaré: « les Palestiniens ne vendront pas leurs droits même avec tout l’argent du monde entier ».

En réponse à l’appel de Fatah, des milliers de personnes ont protesté à Naplouse au nord de la Cisjordanie en brandissant les drapeaux palestiniens et des pancartes sur lesquelles étaient écrits: « non à l’occupation, non à l’accord du siècle, non à la conférence de Bahreïn ».

D’autres manifestations ont été également organisées à Ramallah, Hébron, Bethléem, Jéricho et Jénine. Ces manifestations constituent un moment rare d’union politique entre toutes les parties palestiniennes malgré le désaccord qui a séparé Fatah et Hamas pendant 12 ans.

Le premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a déclaré: « cet atelier constitue simplement une légitimation de l’occupation. La direction palestinenne n’y participera pas. Nous pensons que cette conférence de Bahreïn sera stérile ».

Il a ajouté: « la résolution de la question palestinienne doit être politique en mettant fin à l’occupation et en rendant aux Palestiniens leurs ressources naturelles qui leur permettront de construire par eux-mêmes une économie indépendante ».

Les réactions internationales

L’Assemblée nationale koweïtienne a appelé au boycott de la conférence de Manama à travers un communiqué urgent assurant que le Koweït maintient sa position concernant son appui à la question palestinienne.

Qatar a critiqué l’atelier de Bahreïn en indiquant que la solution doit être politique en mettant fin à l’occupation israélienne et en accordant aux Palestiniens leur droit au retour et leur droit de créer un État.

De son côté, l’ambassadeur chinois en Palestine a indiqué que son pays et la Russie se sont entendus pour ne pas participer à l’atelier, assurant que la Chine « soutient le peuple palestinien et son droit de créer son propre État selon les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale », affirme le même interlocuteur.

La haute représentante de l’Union Européenne Federica Mogherini a indiqué que la présence de l’Union dans l’atelier concerne seulement le volet technique, assurant que les pays de l’Union Européenne maintiennent leur engagement ferme en faveur de la solution des deux États.

Rappelons que Manama a accueilli aujourd’hui pour cette conférence voulue par les États-Unis des dizaines d’Israéliens, dont des chercheurs et des journalistes en plus des représentants de pays arabes: le ministre de finances saoudien, des fonctionnaires égyptiens, jordaniens et marocains ainsi que des représentants des Émirats Arabes Unis sans oublier évidemment les officiels bahreïnis.

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