Égypte d’al-Sissi: 3185 exécutions extrajudiciaires, un bilan sans précédent dans l’histoire du pays

Courrier arabe

L’Organisation Arabe de Défense des Droits de l’Homme basée au Royaume-Uni a estimé à 3185 le nombre des homicides illégaux commis par le régime putschiste de Abdelfatah al-Sissi depuis le 3 juillet 2013, date du coup d’État contre le président défunt Mohammed Morsi.

Le rapport de l’organisation a précisé que 2194 personnes ont été tuées à la suite des assauts menés contre les rassemblements pacifiques dont les plus éminents étaient ceux de « Rabaa » et « Al-Nahda », dispersés le 14 juillet 2013.

766 personnes ont trouvé la mort à l’intérieur des différents centres de détention, 122 sont mortes sous la torture, 516 ont succombé faute de soins médicaux, 37 morts décédées en raison du surpeuplement et des conditions de détention difficiles, enfin 91 décès pour des raisons diverses.

L’organisation a regretté: « durant les six dernières années, le système des droits de l’Homme en Égypte a connu un effondrement sans précédent. Les services de sécurité ont pratiqué toutes sortes de violations dans une atmosphère de totale impunité ».

Dans le même contexte, l’organisation s’est interrogée sur les causes du décès du président défunt Mohammed Morsi le mois passé, et s’est demandé s’il n’a pas été tué à l’aide d’un type de poison. Elle a également critiqué le fait que les autorités ont forcé sa famille à l’enterrer rapidement sans leur permettre de procéder à un examen médico-légal.

La même organisation a démontré que le régime putschiste d’al-Sissi a mené des campagnes d’arrestations arbitraires massives contre les opposants. Le nombre des victimes de cette pratique a atteint 63032 dont 691 femmes et 1161 mineurs.

Le rapport ajoute que le régime putschiste égyptien a fermé plus de 20 médias dont des chaînes de télévision et des journaux et a bloqué 535 sites web d’information. De plus, 11 journalistes ont été tués, 250 autres ont été arrêtés dont 29 croupissent toujours en prison. 45 journaliste sont en outre classés comme « terroristes ».

À propos des exécutions en Égypte, la justice civile et militaire a transféré les papiers de 2261 détenus au Mufti, 1173 peines de mort ont été confirmées dans 94 affaires différentes.

Concernant le déroulement des opérations au Sinaï, le nombre des victimes civiles depuis 2013 a atteint 4441 personnes dont 4093 personnes tuées dans des affrontements selon l’armée égyptienne. Quant au reste des victimes, l’armée a admis qu’elles ont été tuées de manière arbitraire. Pour le nombre des détenus du Sinaï, il a atteint 11674.

L’organisation a insisté sur la nécessité de prendre des positions fermes et décisives contre le régime putschiste d’al-Sissi, appelant les Nations Unis à mobiliser ses mécanismes pour freiner la tyrannie du régime égyptien, rendre justice aux victimes et traduire devant les tribunaux tous les responsables des crimes commis.

Il est à rappeler que depuis le coup d’état militaire fomenté par l’armée égyptienne sous la direction de Abdel Fattah al-Sissi durant l’été 2013, l’Égypte a été classée parmi les 10 pays ayant le taux annuel le plus élevé d’exécutions arbitraires, en plus d’avoir obtenu de faibles indicateurs sur le respect de l’état de droit, l’intégrité de la justice ainsi que la liberté d’expression et de presse.

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