«En plus d’être un client de Pegasus, le Bahreïn commet de terribles violations humanitaires», voici les conclusions du rapport de HRW

Courrier arabe

Un rapport réalisé par Human Rights Watch (HRW) sur la situation humanitaire au Bahreïn, durant l’année 2021, a signalé que des violations sont commises au pays à l’encontre des prisonniers, des enfants, des femmes, et des travailleurs migrants». Il a aussi affirmé que «Manama est un client de Pegasus», et a parlé de la liberté d’expression étouffée et des restrictions imposées aux forces de l’opposition.

Le rapport a mis la lumière sur les violations commises à l’intérieur des prisons, faisant savoir que «les autorités pénitentiaires ont violemment réprimé un sit-in pacifique, à la prison de Jaw».

Il note qu’«en 2021, trois détenus sont morts dans les prisons du Bahreïn, au milieu d’allégations de négligence médicale».

Il a aussi parlé de la peine de mort imposée arbitrairement par la justice du pays, en signalant : «Il y a actuellement 26 personnes dans le couloir de la mort, toutes risquant d’être exécutées de manière imminente. Le gouvernement a mis à mort six personnes depuis qu’il a mis fin à un moratoire sur les exécutions en 2017, le plus récemment en 2019».

Restrictions à la liberté d’expression

HRW a signalé que Manama a imposé des restrictions à la liberté d’expression, en expliquant : «Bahreïn a encore restreint le contenu en ligne, en modifiant la loi sur la presse pour exiger que les sites d’information et de diffusion s’enregistrent et obtiennent l’approbation du ministère des Affaires de l’information, et pour interdire aux médias électroniques de publier du contenu contraire à «l’intérêt national» ou à la constitution».

Elle affirme que «le Bahreïn a été mentionné, en 2021, comme étant un client de Pegasus (le programme israélien d’espionnage)», précisant que «selon des rapports, au moins 58 personnes ont été arrêtées, détenues ou poursuivies pour leurs activités en ligne».

Elle indique dans cette optique : «Aucun média indépendant n’a opéré au Bahreïn depuis que le ministère de l’Information a suspendu al-Wassat, le seul journal indépendant du pays, en 2017».

Abus des enfants et des travailleurs migrants

Le rapport de HRW note que «la police du Bahreïn a battu des enfants arrêtés dans des affaires liées à des manifestations, début février 2021, à l’occasion du 10e anniversaire du soulèvement».

«Les garçons ont été battus, menacés de viol et de décharges électriques… Les procureurs et les juges, qui ont refusé d’autoriser les parents ou les avocats des enfants à être présents lors de leurs interrogatoires et qui ont ordonné leur détention, ont permis les abus», avait-il mentionné.

Il évoque aussi des abus contre les travailleurs migrants, en particulier les travailleurs domestiques migrants. Il signale que «les travailleurs migrants ont déclaré être licenciés, avoir des salaires réduits ou impayés et être expulsés de leur logement».

Droits des femmes, identité de genre et orientation sexuelle

Le rapport a indiqué que «les lois bahreïniennes sur la famille sont discriminatoires à l’encontre du droit des femmes», notamment par rapport au divorce et à l’héritage.

Il a également fait savoir que «le code pénal de Bahreïn criminalise l’adultère et les relations sexuelles hors mariage », estimant que ceci est «une violation du droit à la vie privée qui nuit de manière disproportionnée aux femmes et aux femmes migrantes».

Il note aussi que «bien qu’aucune loi ne criminalise explicitement les relations homosexuelles, les autorités ont utilisé de vagues dispositions du code pénal contre «l’indécence» et «l’immoralité» pour cibler les minorités sexuelles et de genre».

Le rapport s’est également attardée sur la guerre livrée par le pouvoir aux forces de l’opposition, notant que «les parties politiques nt été dissouts et que les dirigeants ont été envoyés en prison et condamnés à de lourdes peines».

Avant de conclure, HRW a tenu à préciser que «le Bahreïn n’a pas répondu aux demandes de visite du rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme envoyées en 2012 et 2015, et qu’il n’a pas non plus répondu aux demandes de visite des rapporteurs spéciaux des Nations unies sur la torture, la liberté d’expression et la liberté de réunion ces dernières années».

Quitter la version mobile