Human Rights Watch exhorte l’Irak à révéler le sort des victimes de disparition forcée

L’Organisation Human Rights Watch (HRW) a exhorté, lundi, le premier ministre irakien, Mustapha Al-Kadhimi à respecter ses engagements et révéler le sort des victimes de disparition forcée dans le pays.

C’est ce qui ressort du rapport de HRW publié sur son site officiel.

Belkis Wille chercheuse senior auprès de la division Crises et conflits de HRW, a déclaré que « depuis sa prise de fonction en mai 2020, Mustapha Al-Kadhimi, avait annoncé que son gouvernement allait œuvrer à créer un nouveau mécanisme dans le but de déterminer le sort des victimes de disparition forcée, mais jusqu’à maintenant les autorités n’ont rien fait à ce sujet ».

« Les autorités irakiennes n’ont pas répondu à une correspondance de HRW datée du 5 novembre, dans laquelle l’ONG demande des informations sur huit cas de disparitions forcées qui ont eu lieu entre décembre 2019 et octobre 2020 » a-t-elle fait savoir.

Belkis Wille a précisé dans ce sens « qu’à l’approche des élections législatives de 2021, Al-Kadhimi n’aura pas suffisamment de temps durant son mandat pour apporter des réponses aux préoccupations les plus pressantes en matière de droits de l’homme en Irak et de prendre des mesures concrètes et décisives contre les disparitions forcées ».

Le rapport indique que la « Mobilisation populaire » (Hachd Al-Chaabi) serait derrière les huit cas de disparition forcée enregistrés.

« Lesdits cas ne sont qu’une infime partie du nombre total des disparitions forcées que ces groupes auraient commis au cours de l’année dernière », mentionne HRW dans son rapport.

Le rapport a fait observer que dans chaque cas traité par l’ONG, les proches des victimes de disparition forcée n’ont pas réussi à obtenir des informations des autorités sur l’endroit où se trouveraient les disparus.

Al-Kadhimi s’est engagé en aout dernier à œuvrer sérieusement pour suivre le dossier des disparus dans le pays.

Des milliers d’Irakiens ont été portés disparus au cours de trois années de guerre entre les forces irakiennes et les combattants de l’organisation « Daech » entre 2014 et 2017 dans des régions majoritairement sunnites au nord-ouest du pays.

Des parties politiques locales et des organisations internationales de défense des droits de l’homme, ainsi des habitants locaux, pointent du doigt les factions chiites sous la coupe de la « Mobilisation populaire », proche de l’Iran, d’être impliquées dans de nombreuses opérations de disparition forcée.

Ceux-ci disent que les combattants des factions chiites ont arrêté des milliers de jeunes et d’hommes sunnites, après avoir repris des zones au nord et à l’ouest du pays à « Daech », et les ont conduits vers une destination inconnue, et depuis ils n’ont plus de leurs nouvelles.

Mais les factions de la « Mobilisation populaire » ont à maintes reprises nié toute responsabilité dans les cas de disparition forcée.

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