Irak : émeutes de la faim à Bagdad

Dans ce quartier pauvre et surpeuplé de Bagdad, des heurts violents continuent d’éclater alors que la capitale a retrouvé une certaine accalmie depuis le début des manifestations, le 1er octobre. Les affrontements ont déjà fait une centaine de morts et plus de 6 000 blessés.

Au détour d’une allée, des cris mêlés à des pleurs déchirent la nuit. Dans la cour de sa modeste maison, Ali Kassem Tuma déverse des torrents de larmes en agitant à bout de bras un portrait de son fils, Amir, décédé deux jours plus tôt.

Autour de lui, une dizaine de proches venus présenter leurs condoléances. « Ce n’était qu’un enfant qui jetait des pierres ! hurle Ali, ils auraient pu lui tirer dans la jambe, pas dans la tête. C’était sa première manifestation, il voulait juste du travail. » Dans les rues au plan en damier de Sadr City, un quartier du nord-est de Bagdad, des nouvelles images de jeunes ayant perdu la vie dans les manifestations commencées le 1er octobre apparaissent jour après jour.

« Une révolution de la faim »

Vendredi 11 octobre, Hamza Ghandous a décidé avec ses amis d’organiser une cérémonie en hommage aux défunts. « On a distribué des tracts et vers 15 heures, on ira tous ensemble marcher jusqu’à la place Tahrir », détaille cet homme filiforme de 29 ans, à la tignasse caractéristique.

L’activiste explique descendre dans la rue depuis le début pour réclamer son « droit à une vie prospère et à la dignité. » « C’est une révolution de la faim ! lance ce céramiste. Après 2003 (date de l’invasion américaine, NDLR), nous avons perdu toute idée de futur. Même si un jeune est diplômé, il

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