Irak: un civil assassiné dans un raid de l’aviation turque

«Un berger a été tué jeudi, il est la première victime civile» de l’offensive aérienne et terrestre turque, a affirmé à l’AFP Ihssan Chalabi, responsable à Bradost, une communauté de villages de la province de Dohouk, aux confins de la Syrie, de la Turquie et de l’Irak.

L’ampleur exacte de l’opération «Griffes du tigre» n’est pas connue dans l’immédiat, faute d’accès à la zone, mais elle est plus limitée que les offensives d’envergure lancées ces dernières années par Ankara dans le nord de la Syrie contre d’autres combattants kurdes où des milliers de soldats turcs et leurs supplétifs syriens étaient appuyés par des blindés.

Des militants sur place indiquent par ailleurs que de nombreuses familles ont fui la zone où se déroulent les affrontements, le PKK affirmant que ses combattants répondaient aux tirs des forces turques.

A deux reprises cette semaine, Bagdad a convoqué l’ambassadeur turc qui a répondu que son pays poursuivrait son action contre le «terrorisme» aussi longtemps que Bagdad n’aurait pas expulsé le PKK, une organisation considérée comme «terroriste» par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Toutefois, au-delà des démarches diplomatiques, pour les experts, il est improbable que la Turquie ait lancé son opération aérienne et terrestre «Griffes du tigre» sans avoir informé Bagdad et Erbil, capitale du Kurdistan irakien.

Le PKK est également un adversaire pour le pouvoir à Bagdad et un concurrent pour les autorités kurdes irakiennes, qui tentent en vain depuis des années de faire partir ses combattants. Pour cette raison notamment, ils tolèrent le maintien d’une dizaine de postes militaires turcs au Kurdistan depuis 25 ans.

Le PKK livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. Le conflit entre l’Etat turc et les combattants kurdes a fait plus de 40.000 morts, dont de nombreux civils, depuis son déclenchement.

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