Irak : un manifestant tué et 14 blessés lors de manifestations dans le sud

Un manifestant a été tué, jeudi, à Nassiriya, dans la province de Dhi Qar (sud), selon une source médicale.

Il s’agit du deuxième manifestant tué lors des manifestations qui se poursuivent pour la quatrième journée consécutive, exigeant la destitution du gouverneur Nazem Al-Waeli au motif de sa « mauvaise gestion », rapporte le correspondant de l’Agence Anadolu.

Une source médicale a affirmé à l’Agence Anadolu que l’hôpital universitaire Al-Hussein avait reçu un manifestant décédé des suites d’une balle, sans préciser d’où venait le tir.

La même source, qui a requis l’anonymat, a ajouté que « le nombre total de blessés dans les affrontements entre manifestants et agents de sécurité a atteint aujourd’hui 14 personnes, dont 6 agents de sécurité et 8 manifestants ».

Les protestataires accusent les forces de sécurité d’avoir tué le manifestant, en tirant à balles réelles pour les disperser alors qu’ils se trouvaient au pont Al-Nasr dans le centre-ville, indique le correspondant de l’Agence Anadolu.

Il est à noter qu’aucun commentaire n’a été émis du ministère de l’Intérieur jusqu’à 17h20 (GMT).

De son côté, Haythem Mohamed, membre de l’organe de coordination de la « Mobilisation populaire » à Dhi Qar a, dans un entretien téléphonique avec l’Agence Anadolu, souligné que le ministre de l’Intérieur et le chef du service de la sécurité nationale ont quitté la province sans parvenir à un accord avec les manifestants.

« La délégation gouvernementale a affirmé aux protestataires ainsi que les tribus de la province qu’elle soutenait leurs revendications, et qu’elle avait besoin d’une trêve de quelques jours pour démettre le gouverneur de ses fonctions », a-t-il déclaré, soulignant que «le mouvement populaire a rejeté la demande du gouvernement, s’agissant selon eux, d’une procrastination».

Dans des déclarations précédentes, le gouverneur de Dhi Qar, qui a refusé de démissionner, a déclaré qu’il « se tenait aux côtés des manifestants et rejetait le recours à la violence à leur encontre », critiquant le blocage des routes et la perturbation de la vie publique.

La province de Dhi Qar est un « fief actif » de protestations populaires, outre sa dense population de plus de deux millions d’habitants. Ces derniers protestent depuis des années contre la mauvaise gestion, la dégradation des services publics de base et le chômage.

L’Irak est le théâtre d’une vague de manifestations qui continue depuis octobre 2019, en raison des mauvaises conditions économiques et de la corruption financière et politique qui gangrène le pays.

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