Irak: une journaliste arrêtée à Bagdad pour avoir publié des dossiers de corruption

L’Observatoire irakien spécialisé par les libertés de la presse a rapporté, ce samedi, qu’une journaliste a été arrêtée et son domicile perquisitionné dans la capitale, Bagdad, suite à la « publication de dossiers de corruption », avant d’être libérée sous caution après s’être engagée à comparaître devant le tribunal à une date ultérieure.

L’Observatoire irakien des libertés journalistiques (une organisation non-gouvernementale basée à Bagdad), a déclaré dans un communiqué : “la police en provenance du gouvernorat de Bassorah (sud) a fait une descente dans l’appartement situé dans le quartier de Salhiya à Bagdad de la journaliste Zaman al-Fatlawi, et l’a emmenée dans un commissariat à trois heures du matin (24 h 00 GMT). « .

L’Observatoire a ajouté que les autorités l’avaient libérée sous caution le lendemain, après qu’elle se soit engagée à comparaître devant un tribunal de Bassora.

La même source n’a pas clarifié l’accusation attribuée à la journaliste, mais cette dernière a déclaré à l’Observatoire que cela s’inscrit dans le contexte de sa publication de « documents convaincants portant sur des cas de corruption dans le gouvernorat de Bassorah, étayés par des preuves ».

Al-Fatlawi a ajouté qu’elle avait été traitée durement, qu’elle n’avait été autorisée à contacter personne et que son téléphone personnel avait été confisqué, selon l’Observatoire.

La journaliste a assuré risquer plusieurs années de prison, avant de lancer un appel au Premier ministre, Mustafa al-Kazemi, pour « la sauver, d’autant plus qu’elle vit dans des conditions financières contraignantes, et ne dispose même pas du loyer de l’appartement où elle vit avec les membres de sa famille qui souffrent de maladie“.

L’Irak est l’un des pays les plus corrompus au monde, selon l’indice “Transparency International“ des dernières années.

La corruption, ainsi que les tensions sécuritaires, sont les deux principales raisons de l’échec des gouvernements successifs à améliorer les conditions du pays, malgré les importantes recettes financières générées par la vente du pétrole.

Le 23 mai dernier, le président irakien, Barham Salih, a déclaré, dans un discours télévisé, que depuis 2003 des évasions d’une valeur de 150 milliards de dollars étaient passées à l’étranger, grâce à des accords corrompus.

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