Khartoum dévoile son intention de déporter les opposants égyptiens au Caire et l’Organisation Arabe des Droits Humains dénonce des violations

Courrier arabe

L’Organisation Arabe des Droits Humains en Grande-Bretagne a mis en garde le gouvernement soudanais de livrer les opposants égyptiens au régime de leur pays dans le cadre d’un accord pour la sécurité conclu il y a quelques jours.

L’organisation a déclaré, dans un communiqué publié mardi sur son site web, « qu’elle était au courant que les autorités soudanaises détenaient un certain nombre d’opposants égyptiens qui cherchaient refuge au Soudan pour échapper à l’oppression du régime de leur pays ». Les détenus en question auraient été exposés à des disparitions forcées, à la torture et à des traitements dégradants, ils ne pouvaient pas recevoir la visite de leurs familles ni d’avocats et ils n’ont comparu devant aucune instance judiciaire.

Selon le témoignage de la femme de l’un des détenus, « son mari a été arrêté, il y a deux mois, par les autorités soudanaises. Depuis, elle n’a eu aucune nouvelle de sa part, les autorités soudanaises ont refusé de divulguer la raison ou le lieu de sa détention,  aucune accusation ne lui a été officiellement attribuée et il ne figure dans les listes d’enquête judiciaire ».

Elle a ajouté avoir reçu une lettre de la famille d’un autre détenu, et dont la famille avait pu lui rendre visite. Ce dernier a raconté que « son mari a été interrogé, par des agents du service de renseignement égyptien pendant des heures. Il a ensuite été emmené dans un lieu inconnu avec d’autres détenus en vue de son expulsion en Égypte ».

L’organisation a confirmé que « toute coopération du gouvernement soudanais dans la remise des détenus à un régime meurtrier, qui adopte la détention arbitraire et la torture, et qui n’a pas de système judiciaire juste et transparent constitue une violation grave des principes du droit international, car elle met en danger la vie des personnes détenues ».

L’organisation a souligné que « les preuves et les dossiers présentés par le régime égyptien ne peuvent pas être dignes de confiance même s’ils sont fondés sur des décisions judiciaires, car ce régime est connu pour ses fausses accusations criminelles contre les opposants politiques. Des accusations qui ont déjà abouti à des condamnations injustes à mort ou à des peines d’emprisonnement de longue durée contre des opposants ».

L’organisation a tenu les autorités soudanaises concernées pleinement responsables de la sécurité des citoyens égyptiens ciblés pour la livraison, tout en exigeant à ces mêmes autorités de permettre aux avocats et aux familles des détenus de leur rendre visite et surtout de ne pas les livrer.

L’organisation arabe pour les droits humains a enfin appelé les militants et les défenseurs des droits de l’homme au Soudan à « confronter les tentatives de coopération avec un régime répressif, et qui n’est pas conforme aux principes sur lesquels la révolution soudanaise a été fondée ».

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