L’ancien secrétaire d’État américain dévoile les coulisses sombres du blocus imposé au Qatar

Courrier arabe

Alors que la crise du Golfe entame sa troisième année sous l’indifférence des pays arabes, l’ancien secrétaire d’État des États-Unis, Rex Tillerson dévoile, en public, les coulisses sombres du blocus imposé au Qatar depuis 2017.

L’année passée, le président Donald Trump a limogé Rex Tillerson de ses fonctions pour le remplacer par l’ex-directeur de la CIA, Mike Pompeo, annonçant à l’époque que «la vision des États-Unis pour les affaires internationales ne correspond pas avec celle de l’ancien ministre», en référence à la crise du Golfe, l’accord nucléaire avec l’Iran et le conflit avec la Corée du Nord.

Tillerson, lors d’une interview publiée par «The New York Times», raconte être surpris par la décision du blocus et parla d’un dîner qui rassembla les consultants américains Jared Kushner et Steeve Banon avec les dirigeants saoudiens et émiratis la veille du 20 mai 2017 à la Maison-Blanche.

Il déclare que la richesse et le rôle actif de Doha dans la région étaient à l’origine de son désaccord avec Riyadh et Abu-Dhabi, expliquant que le blocus était la conséquence du cumul des conflits entre les États du Golfe y compris le lancement de la chaîne télévisée «al-Jazeera » par le Qatar en 1996.

Les émiratis et les saoudiens ne voulaient pas de lui

Selon un rapport publié en août 2018, le journal britannique «The Independent» affirme que Riyadh et Abu-Dhabi voulaient retirer Rex Tillerson «car il était intervenu pour interrompre un plan secret programmé par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis dans le but d’envahir le Qatar».

S’étant basé sur des informations obtenues par un membre des services de renseignements américains, deux anciens responsables au ministère britannique des Affaires étrangères, ainsi que des sources émiraties et saoudiennes, qui avaient tous tenus à rester anonymes, le rapport explique que quelques jours avant le blocus, il avait effectué près de 20 appels téléphoniques avec des responsables saoudiens leur demandant de ne pas mener d’attaques militaires sur Doha, ajoutant qu’il avait contacté des médiateurs et des responsables militaires saoudiens pour expliquer les conséquences de l’intervention militaire surtout du fait que le Qatar abrite plus de 11 mille soldats américains dans des bases dispersées sur le petit émirat.

Au final, le rapport signale que les pressions de Tillerson ont poussé le prince héritier de l’Arabie saoudite Mohamed Ben Salmane (MBS) à renoncer au plan à contre cœur de peur de perdre les relations avec Washington.

N’étant pas ravi du comportement du ministre, MBS décide avec le prince héritier émirati Mohamed Ben Zayed (MBZ), de tout faire pour pousser la Maison-Blanche à le remplacer par un autre qui leur sera loyale «ce qui a été fait en mars 2018», conclu le rapport.

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