Le Bahreïn aurait recruté des éléments d’Al-Qaïda pour assassiner des opposants

Courrier arabe

L’émission d’investigation « Ma Khafiya aâdham » (ce qui est caché, est encore pire) a révélé ce qu’elle a qualifié de « plan confidentiel » mené par les renseignements bahreïnis en 2003 en complicité avec des dirigeants d’Al-Qaïda dans le but d’assassiner des figures de l’opposition.

Des enregistrements secrets qui contiennent les témoignages des auteurs du plan commandé directement par le roi Hamed Ben Issa Al Khalifa ont été diffusés.

L’épisode intitulée « Al-Laiboun Bi al-Nar  » (ceux qui jouent avec le feu) diffusée sur Al-Jazeera dimanche passé ( 14/07/2018 ) a exposé les détails du plan supervisé par trois grand dirigeants du service de la sécurité nationale bahreïni.  Il s’agit des officiers Adnan al-Dhaîin, Mohammed al-Hazim et Ahmed al-Chourouki.

Parmi les personnes ciblées par ce plan d’assassinat figurent des leaders politiques chiites dans l’opposition bahreïnie à leur tête Abdel Wahab Hussein qui deviendra plus tard l’un des dirigeants principaux des protestations déclenchées dans le pays en 2011.  Il est maintenant en prison purgeant une peine de réclusion à perpétuité.

L’investigation a révélé aussi que le roi du Bahreïn est intervenu personnellement auprès des autorités saoudiennes pour libérer le chef de la cellule chargée de tuer les opposants, Mohammed Saleh qui a été arrêté au moment où il cherchait à se procurer des armes pour mettre en œuvre le plan en question.

D’autres vidéos confidentielles ont été diffusées pour la première fois où apparaissent des recrues d’Al-Qaïda dont Hicham Hilal Mohammed el-Balouchi qui a affirmé que les renseignements bahreïnis l’ont recruté en 2006 pour remplir des missions d’espionnage et mener des opérations en Iran avant d’être tué par les autorités iraniennes en 2015.

De son côté, l’ancien conseiller de la cour royale bahreïnie, Salah el-Bandar, a révélé à l’émission que le régime a créé un organisme chargé de contrôler la vie publique dans le pays, œuvrant notamment à persuader les sunnites qu’ils sont en danger et par conséquent, ils doivent défendre le régime en place.

Il faut noter que l’opposition dans ce pays traverse actuellement ses pires moments en subissant une terrible répression: arrestations arbitraires, condamnations à de lourdes peines de prison à l’issue de procès inéquitables, manifestations violemment réprimées et déchéance de nationalité. Cette dernière mesure, sans doute la plus injuste a touché jusqu’ici plus de 150 personnes selon Amnesty International.

Quitter la version mobile