Le New York Times dénonce l’ « Accord du siècle »

Le comité de rédaction du New York Times s’est fermement prononcé contre la proposition du président américain Donald Trump de mettre fin au conflit israélo-palestinien, le qualifiant de plan le plus difficile « à prendre au sérieux » présenté jusqu’à présent.

Trump a officiellement présenté son plan mardi alors qu’il fait face à une âpre bataille de destitution, aux côtés du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, qui fait également face à des accusations dans trois affaires de corruption distinctes, avant les élections nationales du 2 mars.

« Selon toutes les apparences, le prétendu ’ accord du siècle’, ne semble être rien de plus qu’une tentative cynique de diversion par deux politiciens en difficulté, un appel du pied à leurs bases de droite, alors que chaque dirigeant livre bataille pour sa réélection. – M. Netanyahu début mars, M. Trump en novembre « , a écrit le comité de rédaction en utilisant l’appellation de Trump pour le plan.

Alors que Trump a annoncé le plan côte à côte avec Netanyahu, aucun officiel palestinien n’était présent lors de la cérémonie de la Maison Blanche.

Le plan, écrit le comité de rédaction, serait presque impossible à accepter, même pour les Palestiniens « les plus pragmatiques et les plus épuisés ».

« Il suffit de jeter un coup d’œil à la carte du projet » d’État palestinien « et à certains détails du plan, pour voir qu’il ne s’agirait pas du tout d’un État », a écrit le comité de rédaction, qui a ensuite qualifié l’État de « mosaïque d’îles ethniques, censées être reliées par des ponts, des routes et des tunnels, tous soumis à des exigences de sécurité, telles que définies par Israël. « 

« Ce serait, en d’autres termes, tout à fait comme ce qui existe déjà. »

La « vision » de Trump annule unilatéralement les précédentes résolutions de l’ONU sur la question palestinienne et s’est attiré des critiques de toutes parts, puisqu’il donne à Israël presque tout ce qu’il voulait tout en coupant court aux demandes palestiniennes.

En plus de reconnaître la ville contestée de Jérusalem comme la «capitale indivisible d’Israël», le plan de Trump accorde une série d’avantages recherchés depuis longtemps par l’extrême droite Israélienne, y compris la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté israélienne sur les colonies illégales construites dans les territoires occupés de Cisjordanie, ainsi que l’annexion de la vallée du Jourdain, qui longe la totalité du flanc oriental du territoire.

Le droit international considère la Cisjordanie et Jérusalem-Est comme des « territoires occupés » et considère toute activité israélienne de construction de colonies comme illégale.

« Malgré toutes ses délibérations minutieuses sur les détails, le plan ne semble guère offrir d’espoir réel de souveraineté significative palestinienne ou d’amélioration réelle de la condition de leur peuple », a écrit le Times.

 » Le moment choisi pour cette annonce, combiné au mépris des intérêts palestiniens et au piètre bilan de M. Trump en matière de suivi des propositions audacieuses (voir: Corée du Nord), n’augure pas une période de négociations multilatérales vigoureuses vers une véritable paix », conclut le comité de rédaction du New York Times

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