Les déclarations d’un ministre libanais vont-ils enflammer les relations de Beyrouth avec l’Arabie saoudite ? 

Courrier arabe

Le journal saoudien Okaz, a indiqué que «le groupe médiatique MBC, appartenant au gouvernement saoudien, comptait fermer définitivement ses bureaux au Liban» et affirma que «la compagnie médiatique avait commencé à transférer ses équipements, et ce à l’ombre des déclarations faites par le ministre libanais de la Communication, George Kurdahi, au sujet de la guerre au Yémen».

Lors de l’émission «le parlement du peuple», diffusée sur le site d’al-Jazeera, Kurdahi avait déclaré que «ce que les Houthis faisaient au Yémen était une légitime défense, contre l’invasion étrangère de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis».

Le PDG de MBC group, Walid Ibrahim al-Ibrahim, a dénoncé les déclarations de Kurdahi et a indigné les accusations que ce dernier avait lancées au gouvernement saoudien au sujet de la guerre en cours au Yémen.

«Ses positions sont étranges et inacceptables et elles n’expriment que des opinions politiques dérivées », avait-il déclaré, avant d’annoncer la fermeture définitive des bureaux de MBC qui se trouvent au Liban.

Les Houthis solidaires avec Kurdahi

De sa part, un responsable au conseil des ministres des Houthis (une autorité yéménite non reconnue internationalement), a indiqué que «les Houthis étaient entièrement solidaires avec le ministre libanais».

«Les Houthis exprimant leur soutien à George Kurdahi, le ministre libanais de la Communication, face à la campagne de diffamation à laquelle il fait face pour avoir exprimé une position éthique et humanitaire honorable», avait-il déclaré selon les médias du groupe yéménite.

Le Liban au cœur d’une crise politique ?   

Mercredi, l’Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats arabes unis et le Bahreïn ont rappelé leurs ambassadeurs depuis le Liban, protestant contre les déclarations de Kurdahi.

Aussi, l’agence de presse nationale au Liban, a signalé que «le gouvernement yéménite avait contacté Beyrouth pour demander des explications au sujet des déclarations de Kurdahi».

De sa part, le secrétaire général du CCG avait demandé à Kurdahi de présenter des excuses, signalant que «les déclarations du ministre libanais accusaient Riyad d’avoir envahi le Yémen».

«Les déclarations de Kurdahi proviennent d’une male interprétation et d’une lecture superficielle», avait-il déclaré, tout en demandant des explications au gouvernement libanais.

Dès lors, le ministre libanais des Affaires étrangères avait indiqué que «les déclarations de Kurdahi ne renvoyaient en rien la position du gouvernement libanais», affirmant que «Beyrouth s’attache aux liens qui l’unissent avec les pays arabes».

Il est à rappeler que George Kurdahi avait présenté ses déclarations avant qu’il ne soit nommé ministre de la Communication, ce qui poussa plusieurs observateurs à poser des questions sur les raisons derrière leur publication dans un temps où les relations entre le Liban et l’Arabie saoudite tangent sur toutes les rives.

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