Les Nations Unies demandent une enquête indépendante après le décès de Morsi dans des circonstances troubles

Courrier arabe

Le bureau des droits de l’Homme de l’ONU a demandé, aujourd’hui, une enquête « indépendante » à propos des causes ayant mené au décès du Président égyptien Mohamed Morsi.

Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme lié à l’ONU a déclaré:  » Toute mort soudaine en prison doit être suivie d’une enquête rapide, impartiale, minutieuse et transparente menée par un organe indépendant afin de faire la lumière sur la cause du décès ».

La télévision égyptienne officielle a annoncé hier lundi le décès de l’ancien président Mohamed Morsi al-Ayyat à 67 ans lors d’une audition au tribunal au Caire à propos d’une accusation d’espionnage au profit de Hamas.

Le leader islamiste a pris la parole devant le tribunal avant de s’effondrer et d’être emmené en urgence à l’hôpital où il a rendu son dernier souffle. Il a été enterré discrètement et sous haute surveillance ce mardi au Caire.

Le président turc a été parmi les premiers hommes politiques à l’étranger à réagir à cette disparition. Recep Tayyip Erdoğan, son ancien allié, a déclaré:  » Que Dieu accorde à notre martyre, notre frère Morsi, sa miséricorde « 

Un rassemblement de centaines d’Égyptiens et de Turcs a été organisé hier soir devant le consulat égyptien à Istanbul réclamant une enquête internationale sur les circonstances de ce décès. Une scène similaire a eu lieu dans la capitale Nouakchott en Mauritanie où des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le consulat égyptien.

La directrice générale de Human Rights Watch au Moyen-Orient, Sara Lee Watson à déclaré dans un tweet que la mort de Morsi était attendue étant donné que le gouvernement ne lui a pas permis de recevoir des soins médicaux et le privait des visites des membres de sa famille.

Le premier président élu démocratiquement dans l’histoire de l’Égypte était en détention depuis 2013 dans une cellule d’isolement.

De son côté, l’ancien président tunisien Moncef el-Marzouki a déclaré à Al-Jazeera que Morsi a été assassiné sous l’effet de la torture psychique qui consiste en l’isolement cellulaire pendant près de 6 ans avec tout l’effet dévastateur de cette pratique sur l’être humain.

Le président du haut conseil d’État libyen Khaled El-Mechri a déclaré que l’ancien président égyptien a subi un assassinat au ralenti qui a duré des années.

Rappelons que depuis plus d’une année, un rapport d’une commission indépendante des droits de l’homme composée de députés britanniques et d’avocats avait averti que Morsi qui souffrait de diabète était en danger de mort si les soins médicaux nécessaires ne lui étaient pas apportés d’une manière urgente et immédiate.

Un des députés britanniques membre de cette commission a souligné que la responsabilité de cette situation faite à Mohammed Morsi relevait de toute la chaîne du commandement jusqu’au dirigeant du régime putschiste Abdelfateh al-Sissi.

Depuis le coup d’État mené par l’armée égyptienne en 2013, des condamnations définitives de 45 ans de prison ont été prononcées contre Mohammed Morsi dans plusieurs affaires dont l’accusation d’espionnage au profit de Qatar  et de Hamas et celle d’incitation à la répression des manifestants vers la fin de l’année 2012.

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