L’Union européenne fait part de ses appréhensions quant aux acquis démocratiques en Tunisie

Le Haut représentant de l’Union européenne et vice-président de la Commission, Josep Borrell, a fait part « des appréhensions européennes quant à la préservation des acquis démocratiques en Tunisie, qui seuls sont à même de garantir la stabilité et la prospérité du pays ».​​​​​​​

C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par la Commission européenne, vendredi, à l’issue d’une rencontre entre le chef de la diplomatie européenne et le Président tunisien Kaïs Saïed, au palais présidentiel de Carthage.

Le communiqué, qui cite Borrell, souligne que le haut responsable européen « a transmis au Président Saïed les appréhensions européennes, appréhensions par rapport à la préservation des acquis démocratiques en Tunisie, qui seuls sont à même de garantir la stabilité et la prospérité du pays ».

Et Borrell d’ajouter « Le libre exercice du pouvoir législatif et la reprise de l’activité parlementaire font partie de ces acquis et ils doivent être respectés ».

« Nous avons aussi évoqué les défis économiques, qui se font de plus en plus pressants et que la pandémie de la Covid-19 n’a fait qu’aggraver », a indiqué le chef de la diplomatie européenne.

Josep Borrell a mis l’accent sur le fait qu’« il est important de conduire le pays vers le rétablissement de la stabilité institutionnelle en préservant ces fondements démocratiques, et ce, en restant à l’écoute des volontés et des aspirations du peuple tunisien, dans le cadre d’un dialogue ouvert et transparent, qui permettra de faire repartir la Tunisie sur le chemin de la consolidation démocratique ».

Le Haut représentant de l’UE a réitéré « l’attachement de l’Union européenne à l’ancrage démocratique de la Tunisie ainsi qu’au respect de l’État de droit et des droits et libertés fondamentales », faisant observer que c’est sur la base « des actions et mesures concrètes qui seront prises dans les prochaines semaines que nous déterminerons comment nous pouvons mieux soutenir et accompagner la démocratie, la stabilité et la prospérité de la Tunisie ».

« Je suis ici pour témoigner l’attachement de l’Union européenne et de nos États membres à un partenaire, la Tunisie, très important pour nous », a déclaré le chef de la diplomatie européenne.

Borrell a entamé jeudi une visite officielle de deux jours en Tunisie, selon un communiqué de presse publié par la délégation de l’Union européenne en Tunisie.

Le 25 juillet dernier, Saïed avait décidé de suspendre, pour une durée de trente jours, les travaux du Parlement, de lever l’immunité dont bénéficiaient les députés et de limoger le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi ainsi que plusieurs autres responsables. Il a également fait savoir qu’il assumera le pouvoir exécutif, avec l’aide d’un gouvernement qui sera dirigé par un nouveau chef désigné par lui.

Le 23 août dernier, le locataire de Carthage a décidé de proroger « sine die » les mesures d’exception prises en juillet.​​​​​​​

Certains partis politiques, ont considéré les mesures d’exception du chef de l’État tunisien comme un « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres y ont été favorables, estimant qu’il s’agissait d’une « rectification du processus révolutionnaire », au regard de la dégradation de la situation politique, économique et sanitaire dans le pays.

Quitter la version mobile