Morsi : Le monde en deuil alors que le régime putschiste d’al-Sissi reste indifférent

Courrier arabe

La mort soudaine du président égyptien Mohamed Morsi au tribunal du Caire lors de son procès a suscité de nombreuses réactions internationales dans un temps où l’Égypte garde son calme et camoufle tous signe de tristesse.

Alors que le régime putschiste d’al-Sissi s’était contenté d’annoncer officiellement la mort de l’ancien président sur la télévision, puis de publier un communiqué du procureur général Nabil Sadek parlant des détails de la mort soudaine et de l’enterrement, plusieurs condamnations locales, internationales, et régionales se sont lancées au niveau humanitaire et populaire.

Et bien qu’au Caire, les bulletins informationnels officiels n’avaient pas pu qualifié Morsi d’«ancien président», se limitant à mentionné son nom ou à le qualifié d’ «accusé», les communiqués arabes et internationaux avait choisi «martyre», «la perte de la démocratie» ou encore «le président du peuple», pour référer au défunt.

Le monde en deuil

Au niveau international, Recep Tayyip Erdoğan, le président turc a prié pour «le martyre» affirmant que les peuples n’oublieront pas les positions honorables dont il fit part.

Les Turques ont également annoncé aujourd’hui l’organisation de « Salat-al-gaib » (la Prière de l’absent) au nom du défunt, à l’exemple du groupe islamique pakistanais qui lança l’appel dans plusieurs villes du pays. Une prière que les Palestiniens à Jérusalem avaient accomplie hier, demandant le bon Dieu d’accueillir l’âme d’un grand militant.

Aussi au Qatar, le Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani a présenté ses condoléances, déclarant: «C’est avec un grand chagrin que nous avons reçu la triste nouvelle», exprimant sa compatie à la famille du défunt et au peuple égyptien.

De sa part, l’Union international des savons musulmans a souligné : «Morsi s’est battu pour la liberté, la légitimité, pour son peuple, et pour sa patrie, il est mort en héro au nom de la justice», affirmant dans son communiqué que la mort du président Morsi est une perte pour la communauté arabe et musulmane.

En Algérie, Abderrazak Makri, le président du Mouvement de la société pour la paix, a déclaré: «La mort de Morsi dans les prisons des tyrans est une honte pour al-Sissi et un présage de malheur sur lui et ses alliés partout dans le monde, et sur les régimes arabes qui avaient comploté le malheureux coup d’état militaire», exprimant le profond chagrin du peuple algérien face à une perte inestimable.

Aussi le président du parti populaire en Malaisie a exprimé ses sincères condoléances à la famille du défunt, déclarant que le triste incident affectera énormément l’Égypte et le monde musulman.

Au même titre, des parlementaires koweïtiens, le parti politique tunisien Ennahda, le parti palestinien Hamas, le parti soudanais du Congrès populaire, les mouvements marocains d’Al Adl Wal Ihsane, et celui de l’unicité et de la réforme ont souligné que la mort de Morsi ouvre la porte vers plusieurs interrogations, notant qu’il avait présenté un long parcours de résistance et de loyauté nationale.

En Libye, Mohamed Amari, le membre du Conseil présidentiel libyen, a noté que Morsi était un exemple de résistance, des propos que Khaled al-Mechri, le président du haut conseil de l’Etat libyen a souligné en notant que le défunt avait été assassiné.

Par ailleurs, en Mauritanie, des centaines avaient manifesté devant l’ambassade égyptienne, proclamant une enquête internationale consternant les coulisses de la mort de l’ancien président égyptien.

Et bien que la mort fut mentionnée dans le communiqué du procureur général comme soudaine, plusieurs militants proclament une enquête transparentes qui remonte aux années détention du défunt.

Arrêté en 2013 après le coup d’état militaire mené par al-Sissi son général de garde, le premier président égyptien élu par le peuple, le symbole de la révolution et du printemps arabe, la voix de la liberté, et l’espoir de la démocratie, Mohamed Morsi s’est battu jusqu’à la fin.

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