«Nous avons interpellé le député car le ministère de la Justice n’a pas fait ce qu’il fallait», déclare le ministre tunisien de l’Intérieur

Courrier arabe

Les propos que le ministère tunisien de l’Intérieur avait déclarés lors de la conférence de presse organisée lundi ont été critiqués par les activistes tunisiens, qui ont soulevé des questionnements sur les véritables cibles visées du ministre.

Le ministre avait indiqué : «Nous avons interpellé le député, Noureddine Bhiri, car le ministère de la Justice n’avait pas fait ce qu’il fallait».

Selon lui, «le procureur général avait entravé le travail de son ministère, dans l’affaire lié aux assignements à résidence de l’ancien ministre de la Justice, Noureddine Bhiri et  l’ancien responsable au ministère de l’Intérieur Fathi Baldi».

Les journalistes réagissent

Suite aux déclarations, la journaliste Chahrazed Akacha a signalé lors d’une publication postée sur son compte Facebook : «Pourquoi le ministre de l’Intérieur était pale et semblait terrifié ? Que voulait-il cacher ? Et vers il voulait tourner l’opinion publique».

Elle avait aussi indiqué que «le ministre avait contredit ses propos à plusieurs reprises», et nota : «On aurait souhaité que le ministre nous parle des tentations de liquidation dont le président lui avait fait part».

Elle se demanda aussi : «Depuis quand le ministère de la Justice accorde des passeports ? La direction des frontières a-t-elle été annexée au ministère de la Justice sans que nous le sachions ?».

Elle avait affirmé que «les explications apportées par le ministre pour justifier ses actes étaient inadmissibles», et signala que «ce dernier finira par quitter son poste, car les parties qui l’ont impliqué dans l’affaire ne voudrons plus de lui».

Une affaire qui ne colle pas 

À son tour, la journaliste Nadia Fares a tenté de ramener plus d’explication pour éclairer l’affaire des passeports. Elle indiqua que «Youcef Mustapha Ali Nada, un homme d’affaires égyptien (dirigeant des Frères musulmans) et ami de Bourguiba, possédait la nationalité italienne et avait obtenu la nationalité tunisienne, en 1982, à l’époque où Bourguiba était président».

«En revenant aux dates, nous trouverons que le passeport avait été donné par le consul tunisien à Vienne, par ordre de Bourguiba», avait-elle ajouté.

Elle rappela que «l’affaire du passeport avait été abordée entre 2013 et 2014 par les médias, et Ennahdha fut présenté comme la partie qui avait accordé la nationalité à la personne concernée», précisant que «personne n’avait pris la peine pour aller confirmer les dates».

Elle rappela que «l’homme en question était toujours en vie, et qu’il avait affirmé lors d’une interview accordée à al-Jazeera que la nationalité tunisienne lui fut accordée par Bourguiba».

Elle déplora le fait que le gouvernement se mit à fouiller les vieux dossiers, seulement pour coller des accusations à certaines personnalités politiques.

 

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