«Les prisonnières aux Émirats arabes unis sont torturées, humiliées et maltraitées», affirme les Nations unies

Courrier arabe

Les Nations unies ont appelé les autorités des Émirats arabes unis (EAU) à enquêter sur les conditions de détention, constituant des actes de torture, de maltraitance et des sanctions sévères, inhumaines et non professionnelles.

Le Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Nils Melzer, et le Rapporteur spécial sur le droit de chacun à la jouissance et à la protection du meilleur état de santé physique et mentale possible, Dainius Puras, ont déclaré: «Les EAU ont la responsabilité de protéger les droits des personnes privées de liberté, en veillant à ce que les conditions de détention respectent leur dignité et leur intégrité mentale».

Cet appel se présente à l’ombre des récentes allégations, qui affirment que la jeune prisonnière émiratie Maryam Suleiman al-Balushi (21 ans) avait tenté de se suicider en raison des conditions humiliantes qui lui furent imposées dans la prison d’Al-Wathba, à Abu Dhabi.

Des conditions de détention inquiétantes

Dans une lettre officielle adressée aux autorités émiraties, les deux experts ont exprimé une «profonde préoccupation, face aux allégations de torture et de mauvais traitements infligées à al-Balushi, à Amina Ahmed Saeed al-Abdouli et à  Alia Abdulnour, ainsi qu’à la détérioration de leur santé en raison des conditions de détention et de l’absence de traitement médical approprié».

«Al-Balushi a subi des représailles, après la lettre officielle que nous avions adressée aux autorités des EAU à travers laquelle nous avions demandé des informations sur l’état de la santé physique et mentale des trois femmes, et où nous voulions savoir pourquoi les victimes n’avaient pas été libérées pour des raisons de santé», avait noté la lettre.

La lettre a ajouté: «Pendant sa détention, al-Balushi a été exposée à des conditions inhumaines, y compris la présence de caméras de surveillance dans sa salle de bain et le fait qu’elle soit maintenue à l’isolement à plusieurs reprises et pendant de longues périodes».

Les autorités émiraties sont directement culpabilisées  

Les experts ont indiqué que le Comité des Nations Unies contre la torture et le Comité des droits de l’homme des Nations Unies avaient conclu au fait que «les conditions de détention constituaient un traitement inhumain et humiliant».

«La détention prolongée secrètement peut faciliter la torture et les traitements cruels, inhumains et humiliants et constitue en soi une forme de maltraitance», avaient noté les experts en mettant en garde contre la situation.

Ils ont également souligné: «Les autorités des EAU ont échoué à prendre les mesures nécessaires, pour garantir la vie, la sécurité et la dignité des personnes privées de liberté.»

Ainsi, les experts ont exhorté le gouvernement des EAU à ouvrir «dans l’immédiat» une enquête transparente, pour répondre aux allégations de torture et de maltraitance commis contre les trois femmes, Amina Ahmed Saeed al-Abdooli, Maryam Suleiman al-Balushi et Alia Abdulnour.

Rappelons que Maryam al-Balushi fut interpellé en 2015, alors qu’elle n’avait que 19 ans, étudiante à l’époque elle fut accusée de «financement de groupe terroriste» et fut condamnée à 5 ans de prison, bien qu’elle implore constamment son innocence, expliquant que la seule chose qu’elle avait faite était d’envoyer de l’argent pour une famille démunies en Syrie.

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