Pour avoir soulevé l’affaire Khashoggi, une animatrice d’al-Jazeera se fait attaquée par une campagne saoudienne de diffamation  

Courrier arabe

La professionnelle des médias, l’animatrice libanaise Ghada Oueiss a déclaré avoir été victime d’une large campagne menée par des faux comptes saoudiens, signalant que quelqu’un avait tenté d’infiltrer son ordinateur et son téléphone portable, et ce, quelques jours après avoir publié une vidéo, déclarant que les autorités saoudiennes avaient caché le passeport du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, quelques mois avant son assassinat en 2018.

«Je suis encore victime de tous types de terrorisme, de diffamation, de menaces et de rumeurs montées contre moi, sur les réseaux sociaux, et j’ai aussi reçu tous types de tentations, cherchant à infiltrer mon téléphone et mon email, bien qu’ils ne contiennent aucun secret», avait noté Ghada Oueiss, lundi le 20 avril, sur son compte officiel, en indiquant que «bien qu’elle ne serve à rien, continuer à mener la politique terroriste, est un acte stupide lié au pays originaires du blocus imposé au Qatar», et en se demandant ce que ces systèmes pourraient bien gagner.

La vidéo liée à Khashoggi  

Le 16 avril, l’animatrice libanaise avait publié une vidéo, où elle paraissait lors du bulletin informationnel de la chaîne al-Jazeera, parlant des déclarations présentées par Yassine Aktay, membre du Partie de la justice et du développement et chef du groupe turc de l’Union interparlementaire, au sujet de l’affaire Khashoggi.

Elle avait alors précisé que «Yassine Aktay affirma que le journaliste Jamal Khashoggi l’avait informé, par l’intermédiaire d’un ami commun, qu’il n’arrivait plus à retrouver son passeport, et qu’il avait dû se rendre à l’ambassade de son pays à Washington, où il avait reçu un appel de la part de ben Salmane, qui lui demanda de retourner au royaume saoudien».

Lors de la vidéo, Ghada Oueiss indiqua que «Khashoggi avait fait savoir à Yassine Aktay qu’une fois de retour chez lui, il avait retrouvé son passeport et avait compris que c’était un coup monté par les autorités saoudiennes, pour qu’il parle à ben Salmane».

Seulement quelques heures après cette publication, Oueiss a été attaquée par une large compagne de diffamation, notamment après qu’un hashtag baptisé « الخفاش_غادة_عويس#» (la chauve-souris Ghada Oueiss) a été lancé sur Twitter, et où des vidéos ciblant sa vie personnelle ont été exposées au grand public.

Le 20 avril, l’animatrice libanaise publia encore un tweet, signalant: «Ce qu’il peut être drôle le système employé par l’armée électronique des pays originaires du blocus imposé au Qatar, pour faire peur aux journalistes et pour lutter contre la liberté d’expression», expliquant que «les photos publiées et les campagnes menées contre elle sur Twitter par des faux comptes, en plus des diffamations qu’elle a subies, étaient des tentations pour déformer l’image de tous ceux qui ne conviennent pas aux pays cités plus haut».

Dans ce contexte, il importe de noter que depuis quelques jours, Jamal al-Rayan, aussi un professionnel des médias et animateur à al-Jazeera, avait aussi signalé avoir reçu des menaces de liquidation après avoir demandé à ce que le nom de l’Arabie saoudite soit changé et à ce que les écrits imprimés sur le drapeau soient retirés.

Quitter la version mobile