Pour la première fois, ben Salmane parle de son rôle dans le meurtre de Khashoggi

Courrier arabe

Le réseau informationnel américain du «BBC» a déclaré que le prince héritier saoudien, Mohamed ben Salmane (MBS), a parlé pour la première fois sur son rôle dans le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

C’est lors d’une rencontre exclusive avec «Martin Smith», le correspondant de l’émission «Fourth Line», à l’occasion d’un numéro traitant la montée extravagante du prince MBS et de son implication dans le meurtre de Khashoggi, et qui sera diffusé le 1er octobre prochain, en concordance avec l’anniversaire du meurtre du journaliste saoudien.

Smith indiqua que le prince héritier avait toujours gardé le silence au sujet de son implication dans l’affaire, signalant qu’un an après, MBS a fini par déclarer qu’«il y avait une responsabilité, car le crime avait eu lieu sous son règne», notant qu’il insistait sur le fait qu’elle avait été complotée sans qu’il ne soit tenu au courant.

Selon la BBC, Martin Smith a mis la pression sur MBS, lui demandant «comment un crime d’une telle ampleur avait pu se produire sans qu’il ne rende compte?», mentionnant que le prince saoudien s’était justifié en déclarant: «Nous avons 20 millions de personnes, et 3 millions d’employés gouvernementaux», en allusion au fait que surveiller un si grand nombre relevait de l’impossible.

«Et ils peuvent monter à bord de vos avions?» avait demandé Smith à MBS ajouta la BBC, en parlant de l’équipe des 15 personnes chargés du meurtre, qui s’était déplacée en allez retour de Riyadh vers Istanbul à bord d’un avion appartenant au gouvernement saoudien, signalant qu’il avait répondu en affirmant: «Nous avons une équipe de responsables et de ministres, chargés des suivis, et ils jouissent de toute l’autorité qui leur permet de faire une telle chose».

Les aveux vont-ils s’enchaîner ??

Le réseau américain avait publié mercredi le 18 septembre, les déclarations de l’ambassadeur saoudien au Royaume-Uni, le prince «Khaled ben Bandar al-Saoud», lors d’une intervention en réponse à une question au sujet de l’affaire du journaliste saoudien, où il avait affirmé: «l’assassinat de Khashoggi par des responsables gouvernementaux est une honte pour notre pays», signalant qu’il s’agissait d’un aveu officiel, venant d’une haute personnalité saoudienne, et d’un membre de la famille royale, au sujet des répercussions du crime sur Riyadh et sur sa politique étrangère.

Rappelons que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi était l’un des opposants au prince héritier et à sa politique tyrannique, et fut assassiné le 2 octobre 2018 au consulat de son pays à Istanbul, après l’échec des négociations qui visaient à le rapatrier au royaume.

En seulement une année, l’affaire Khashoggi avait eu un large impact international, et a été à l’origine de plusieurs tensions au niveau des relations de l’Arabie saoudite avec d’autres pays, au milieu des différentes culpabilisations qui pointent MBS, l’accusant d’avoir une implication personnelle dans le meurtre.

Sans que l’énigme du meurtre ne soit résolue, les militants et les activistes prévoient une large manifestation, à l’occasion du 1er anniversaire du crime, proclamant justice et demandant à ce que tous les responsables soient jugés et punis, quel que soit leur rang gouvernemental.

Quitter la version mobile