Président tunisien : Ceux qui s’attaquent à l’Etat doivent être poursuivis

Le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré, jeudi, que « ceux qui s’attaquent à l’Etat et à ses institutions doivent être poursuivis en justice. »

C’est ce qui ressort de l’entretien qu’il a eu avec la ministre de la Justice, Leila Jaffel, au Palais de Carthage, dans la capitale, Tunis, pour passer en revue « un certain nombre de questions touchant à l’exercice de la justice », selon un communiqué de la présidence.

« Le président de la République a souligné, une fois de plus, son attachement indéfectible à garantir l’indépendance de la justice et au traitement de tous les dossiers sans exception ni retard », ajoute le communiqué :

Et de poursuivre : « (Kais Saied) a souligné que les responsables des atteintes à l’État et à ses institutions (il ne les a pas nommés) ne doivent pas échapper aux poursuites pénales, et que leur allégeance de ces agents à l’étranger ne leur accorde aucune immunité. »

Le communiqué cite également Saïed, ajoutant : « Les procédures devant les tribunaux ont été conçues pour garantir les droits des justiciables, et n’ont pas été conçues au profit de telle ou telle partie, d’autant que de nombreux dossiers ont été instruits il y a des années et qu’aucune décision n’a été prise. »

Le président tunisien a souligné que « le Parquet n’a besoin d’aucune décision pour exercer son rôle, puisqu’il a la prérogative de se saisir de toute affaire, dès qu’il a connaissance d’un acte criminalisé par la loi ».

Les déclarations de Saïed interviennent dans un contexte marqué par une vague de protestations nocturnes en Tunisie, notamment contre la cherté de la vie et contre la façon dont les autorités sécuritaires traitent les manifestants, tandis que se poursuivent les protestations des habitants de Zarzis (sud-est) contre « l’absence de réaction rapide de l’État face à la noyade de 18 jeunes de la ville lors d’une tentative de migration irrégulière. »

En juin dernier, le président tunisien Kaïs Saïed a publié un décret présidentiel relevant 57 juges de leurs fonctions, en les accusant notamment de « détourner le cours des affaires », de « perturber les enquêtes » dans des dossiers de terrorisme et de « corruptions financières et manquements à l’éthique », mais le Tribunal Administratif tunisien a décidé en août de suspendre l’exécution de la décision de révocation contre la plupart des juges exemptés.

La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle Saïed a entrepris d’imposer des mesures d’exception, notamment la destitution du gouvernement et la nomination d’un nouvel exécutif, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets, l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum le 25 juillet dernier et la tenue d’élections législatives anticipées le 17 décembre.

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