Arabie saoudite: « Ben Salmane détient les enfants d’un ancien responsable pour l’obliger à rentrer au royaume »

Courrier arabe

L’agence britannique, Reuters, a déclaré, mardi, que le prince héritier de l’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (MBS) détenait les enfants de l’ancien responsable des services de renseignements secrets, Saad al-Jabri, pour le pousser à retourner de son exil au Canada, à cause de documents contenant des informations sensibles en sa possession.

Dans un article publié, mardi,  l’agence signala que la «famille d’al-Jabri a raconté qu’après quelques jours de l’arrestation du prince Mohamed ben Nayef, en mars dernier, les autorités saoudiennes ont interpellé deux des enfants d’al-Jabri ; Omar (21 ans) et Sarah (20 ans), après avoir envahi la maison familiale dans la capitale Riyad».

La famille signala à l’agence que «l’oncle des enfants fut à son tour interpellé en mai», affirmant qu’elle n’arrivait à contacter aucun des détenus, et qu’elle ne savait même pas où ils étaient enfermés.

Reuters nota que «la famille d’al-Jabri avait demandé de l’aide auprès de certains membres du Congrès américain qui avait estimé que les jeunes étaient pris en otage pour obliger leur père à retourner au pays».

Des informations dangereuses

La famille a expliqué à l’agence : «MBS redoute que les documents en possession de Saad contiennent des informations à propos de lui et de son père, et il pense qu’en les obtenant il pourra les utiliser contre ses concurrents au trône».

Aussi, Reuters nota, selon un ancien responsable saoudien à la sécurité, que «les documents contenaient des informations sur les fonds du prince Mohamed ben Nayef  et ses propriétés à l’étranger», indiquant que les avoir en main, permettra à MBS de mettre la pression à ben Nayef.

«Ben Nayef coordonnait les opérations entre les renseignements secrets saoudiens et la CIA américaine, et les documents en sa possession contiennent aussi des informations sensibles, notamment concernant les transactions financières effectuées par des membres de la famille royale comme le roi Salmane et son fils MBS», avait ajouté la source.

Reuters a également raconté, selon une source saoudienne, que «MBS voulait coller une affaire au dos du prince ben Nayef, en l’accusant de corruption durant la période où il était ministre de l’Intérieur», soulignant que c’était l’une des principales raisons qui poussaient MBS à vouloir al-Jabri, le bras droit de ben Nayef.

Washington surveille

Selon des responsables américains ayant parlé à Reuters, Washington avait estimé que l’arrestation des deux enfants d’al-Jabri était une détention obligatoire, et elle était en contact directe avec la famille d’al-Jabri en Arabie saoudite pour tenter de résoudre l’affaire.

Une menace

D’autre part, Reuters a signalé, selon d’autres sources, que «MBS ciblait al-Jabri, vu que ce dernier possédait des informations sensibles concernant la sécurité du royaume, et aussi vu sa popularité dans les directions politiques occidentales et ses fortes relations construites avec les anciens responsables saoudiens de la sécurité».

Il importe de noter que Saad al-Jabri a travaillé pendant plus de 20 ans avec le prince ben Nayef, et a contribué à ajuster les renseignements secrets, à lutter contre le terrorisme et à construire de fortes relations avec les responsables occidentaux.

En 2015, avec l’arrivée de MBS en tête du pouvoir, il fut nommé ministre d’État, avant d’être destitué quatre mois après. Il devint ensuite conseiller du prince ben Nayef jusqu’au renversement de ce dernier en juin 2017. Depuis, al-Jabri s’est exilé au Canada refusant de retourner en Arabie saoudite.

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