Syrie: des milliers de personnes cherchent à identifier leurs proches morts dans les prisons d’al-Assad

Les sanctions prévues dans la « loi César sur la protection civile syrienne  » lancées par les États-Unis en raison de civils tués par le régime Assad en Syrie ont mobilisé des centaines de milliers de personnes qui recherchent leurs proches emprisonnés.

Après l’entrée en vigueur de la loi César sur la protection civile syrienne, le 17 juin, contre Bachar et ses partisans, des centaines de milliers de personnes ont récemment visité les liens avec des photos publiées précédemment.

Les familles syriennes sont à la recherche de leurs proches parmi les photographies qui appartiendraient à ceux qui sont morts dans les prisons du régime d’Assad.

« Plus de 6 mille photos des morts ont été partagées »

Imaduddin Rachid, membre fondateur de l’Association française des disparus syriens et des prisonniers intellectuels, a déclaré au correspondant de l’Agence Anadolu (AA) que plus de 6 000 photos de syriens tués sous la torture ont été partagées sur internet.

Déclarant qu’ils ont publié les photographies des victimes pour la première fois en mars 2015 après en avoir vérifié l’authenticité, Rachid a poursuivi :

« Le dossier que nous avons reçu a été approuvé par des chercheurs internationaux. Au cours de la période qui a suivie, près de 731 proches de victimes sont parvenus à nous contacter et environ 85 d’entre eux ont partagé les noms des victimes. Environ la moitié sont prêts à témoigner avec nous au tribunal. »

Près d’un million de visites sur le site

Avec le rapport sur les détenus préparé dans le cadre de la loi César, Rachid explique que les visites du site ont fortement augmenté.

« Les familles visitant notre page ont commencé à rechercher des parents à partir de liens partagés. Nous n’avons pas entré de nouvelles photos. Nous avons récemment publié 50 à 60 photos que nous n’avions pas partagées en février. Le nombre de visiteurs a atteint 983 mille 531 », a-t-il précisé.

Rachid a souligné le fait que les photos des victimes sont publiées conformément au cadre juridique.

« Les familles des victimes sont dérangées par le fait que les photos soient partagées au hasard sur les réseaux sociaux. Cette manière de faire blesse les proches des victimes. Nous indiquons dans quel but les photos sont partagées et n’autorisons pas l’accès à ceux de moins de 18 ans », a-t-il insisté.

Loi César sur la protection civile syrienne

« César » est le nom de code du journaliste syrien qui a divulgué les photos des prisonniers torturés à mort dans les prisons où le régime Assad détient les opposants.

Les photographies divulguées par « César » ont été publiées pour la première fois en 2014 par l’Agence Anadolu (AA). Ces photographies ont apporté la preuve des crimes de guerre commis par le régime d’al-Assad, notamment le recours à la torture et à la famine de manière systématique.

Le 18 décembre 2019, le Sénat américain a adopté le projet de loi qui prévoit des sanctions supplémentaires à l’encontre des individus et des organisations qui fournissent une assistance aux activités du régime d’al-Assad.

Le président américain Donald Trump a également signé le 21 décembre la  » loi César sur la protection civile syrienne « , intégrée au budget de défense des États-Unis pour 2020.

Selon la loi entrée en vigueur le 17 juin, des sanctions peuvent viser les particuliers et organisations étrangères qui apportent un soutien au régime d’al-Assad.

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