Téhéran prend position contre des recommandations de prudence de Paris aux diplomates français

Une note interne du Quai d’Orsay déconseille les voyages non officiels en Iran, provoquant tensions et incompréhension.

La fuite d’un tel document est jugée préoccupante au sein du ministère des affaires étrangères français, au moment où Emmanuel Macron clame haut et fort sa volonté de sauver l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, malgré le retrait de Washington, en mai. Face aux sanctions américaines qui s’aggraveront en novembre, Paris s’efforce, sans grand succès, de donner les moyens aux investisseurs français de demeurer en Iran.

Mais une note interne signée par le secrétaire général du Quai d’Orsay, Maurice Gourdault-Montagne, citée par l’agence Reuters, recommande aux diplomates et aux fonctionnaires français de reporter leurs éventuels voyages dans le pays.

L’Iran a déploré, mercredi 29 août, de telles recommandations. Dans cette note de service datée du 20 août, Paris les justifie en citant des risques sécuritaires : « Les autorités iraniennes laissent supposer par leur comportement un durcissement de leur position à l’égard de notre pays ainsi que de certains partenaires », explique le document. Ce conseil ne concerne pas les diplomates en poste en Iran, mais plutôt des déplacements hors d’un cadre officiel.

Pour le ministère iranien des affaires étrangères, cette « restriction n’est pas correcte »

« La restriction imposée aux voyages des diplomates français n’est pas correcte », a répondu, mercredi, le ministère iranien des affaires étrangères, alors que l’ambassade iranienne faisait part de son incompréhension. Le Quai d’Orsay s’est refusé à tout commentaire. De telles notes internes sont diffusées à près de 300 personnes : directeurs, ambassadeurs, chefs de poste, etc. Ce ne sont pas des analyses politiques et elles ne préjugent en rien d’un changement ou d’une schizophrénie de la politique française face à l’Iran. « Elles sont pour les fonctionnaires l’équivalent des conseils aux voyageurs sur le site Internet du Quai d’Orsay », ironise un diplomate.

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