Tunisie/Affaire Instalingo: Ghannouchi maintenu en état de liberté

Le juge d’instruction près le Tribunal de Première instance de Sousse a maintenu le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, en état de liberté dans le cadre de l’affaire « Instalingo ».

Alors qu’il quittait le tribunal tard jeudi soir, Ghannouchi a déclaré s’adressant à ses partisans, que « le juge d’instruction a décidé de le maintenir en état de liberté parce que toutes les accusations sont montées de toute pièce ».

Dans une vidéo publiée sur la page officielle d’Ennahdha, Ghannouchi a ajouté que « les accusations visent essentiellement le parti et non sa personne ».

« Toutes les accusations sont montées de toute pièce pour éliminer un opposant qu’ils n’ont pas vu vaincre lors des élections. Ces pratiques nous rappellent les époques de Bourguiba et de Ben Ali (anciens présidents Habib Bourguiba (1956-1987) et Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011). Cette période est pire qu’au temps de Ben Ali et Bourguiba », a-t-il lancé.

« En revanche, la dictature vit ses derniers jours », a souligné Ghannouchi.

Jeudi matin, Ghannouchi a comparu devant le juge d’instruction dans le cadre de l’affaire « Instalingo », firme spécialisée dans la production et le développement de contenus numériques.

L’affaire remonte à octobre 2021, lorsque les autorités ont arrêté des employés de l’entreprise pour « offense au président » et « complot contre la sûreté de l’Etat ».

Des journalistes, des blogueurs, des pigistes et des hommes politiques, dont Ghannouchi, sa fille et son gendre Rafik Abdel Salam et l’ancien porte-parole du ministère de l’Intérieur Mohamed Ali Laroui ont été visés par l’enquête.

La Tunisie est en proie à une crise politique aiguë depuis le 25 juillet dernier. À cette date, Kaïs Saïed, avait pris une série de mesures d’exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l’immunité dont bénéficiaient les députés.

Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu’il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l’exécutif, assisté d’un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden Romdhane.

La majorité des forces politiques et sociales tunisiennes, rejette les décisions de Saïed, qu’elle considère comme étant  »un coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres partis les soutiennent, estimant qu’il s’agit d’une  »restauration du processus de la Révolution » de 2011.

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