Tunisie : Manifestations populaires violement dispersées par les forces de l’ordre (Images)

Courrier arabe

En Tunisie, les manifestants descendus vendredi 14 janvier dans les rues de la capitale Tunis, pour célébrer l’anniversaire de la révolution de 2011 et protester contre «le putsch» de Kaïs Saïed, ont été violement dispersés par les forces de l’ordre, qui ont utilisé des canons à eau et des bombes lacrymogènes.

Plusieurs médias ont signalé que «les manifestants prévoyaient d’aller vers l’Avenue Habib-Bourguiba, pour célébrer le 11e anniversaire de la révolution tunisienne, qui avait aboli le régime de l’ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali en 2011».

Ils rapportèrent : «Les manifestants étaient arrivés à l’avenue Mohamed V, avant que les forces de l’ordre ne les dispersent à coups de matraques, de canons à eau, et leur lancent des bombes lacrymogènes».

Début des manifestations

Des dizaines de Tunisiens sont descendus dans les rues de la capitale, vendredi 14 janvier, pour célébrer l’anniversaire de la révolution du 14 janvier 2011, et pour protester contre les mesures « exceptionnelles » installées au pays par Kaïs Saïed.

Des politiciens et des militants de la société civile étaient présents, criant des slogans, anti-putsch « Quelle honte, quelle honte », « fidèles au sang des martyrs » et « Non au pouvoir individuel, oui au retour de la Constitution ».

Interdits de manifester

Toutefois les forces de l’ordre ont interdit aux manifestants d’atteindre l’avenue Habib Bourguiba (lieu où ils avaient prévus de se rassembler), et des boucliers ont été installés par la police.

La vice-présidente du Parlement, Samira Chaouachi, a raconté aux médias : «Toutes les forces politiques et civiles ont été refoulées par une importante présence policière, et cela ne peut être vu que dans les pays aux régimes dictatoriaux et tyranniques ».

Elle a également affirmé : « nous continuerons à dénoncer cette situation, et la police n’étouffera pas nos voix ».

«Vers un Etat policier»

Pour commenter les évolutions, l’activiste Jawhar Ben Mbarek, membre de « Citoyen contre le putsch » a déclaré à l’Agence Anadolu : «Ce qui arrive aujourd’hui n’est qu’un signe qui manifeste le retour de la Tunisie vers un État policier».

Il ajouta : «La capitale est devenue une prison à ciel ouvert et une forteresse fermée aux citoyens, et à l’intérieur de laquelle les voix critiques sont étouffées et les libertés muselées».

Un appel lancé par l’opposition

L’appel aux manifestations a été lancé par l’organisation «Citoyens contre le putsch» et par certains partis comme celui d’Ennahdha, du Courant démocrate, du Forum démocratique pour le travail et les libertés, du Parti Républicain, du Parti des travailleurs, pour protester contre les mesures exceptionnelles imposées au pays par le président Kaïs Saïed, depuis le 25 juillet dernier.

Le président ne lâche pas le contrôle 

Il est à rappeler que le président tunisien, Kaïs Saïed, avait annoncé le 2 décembre 2021, que «l’anniversaire de la révolution de 2011, sera célébré le 17 décembre de chaque année, au lieu du 14 janvier».

Ceci se présente dans un temps où la Tunisie traverse une crise politique aiguë depuis le 25 juillet dernier, date où Kaïs Saïed avait annoncé des mesures exceptionnelles, suspendu les travaux du Parlement et levé l’immunité des députés.

Aussi, il a limogé le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, pris la tête de l’autorité l’exécutive, nommé un nouveau gouvernement en désignant Najla Bouden Romdhane comme cheffe.

Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets.

Dans ce contexte, il importe de rappeler que la majorité des forces politiques tunisiennes, rejette les décisions de Kaïs Saïed, estiment qu’elle représente «un coup d’Etat contre la Constitution et la démocratie».

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