Tunisie : Que sont devenus les membres de la famille de ben Ali et qu’ont-ils fait de leurs fortunes?

Courrier arabe

Depuis la destitution du président tunisien, Zine el-Abidine ben Ali, dont le régime a été aboli par la révolution populaire de 2011, les membres de sa famille, originaires du chaos économique infligé au pays, se sont dispersés dans plusieurs pays, jouissant toujours de la fortune collectée tout au long des années où ils contrôlèrent la Tunisie.

Un rapport réalisé, en 2014, par la Banque internationale, a indiqué que «la famille de ben Ali contrôlait 21% de l’économie de la Tunisie».

Aujourd’hui, bien que plusieurs de ses membres ont décédé, d’autres sont poursuivis par la justice, qui tente de coudre les plais que leur politiques a infligé au pays et à la population.

Dans ce qui suit et en se basant sur des rapports médiatiques, la rédaction Courrier arabe présente un bref aperçu de l’actuelle vie que mène chacun des membres de la famille ben Ali.

La femme de l’ancien président et ses frères

Laila Trabelsi (64 ans), surnommée «la coiffeuse» par la majorité des Tunisiens, vit actuellement à Djeddah, en Arabie saoudite, avec son fils Mohamed et sa fille Sérine. Elle est poursuivie par la justice tunisienne dans plusieurs affaires, liées majoritairement à la corruption.

Les deux frères de Laila, Imad et Belhassen Trabelsi, sont accusés d’avoir collecté leur fortune en s’emparant des biens nationaux en Tunisie. Ils ont formé un empire composé de biens immobiliers, de lignes de distribution, de compagnies de communication, de médias et d’agences de voitures.

Blahassen (58 ans), riche homme d’affaires, a pris la fuite pour l’Italie, à bord d’un a, avant de se diriger pour le Canada, où il s’est installé jusqu’en 2016, mais lorsque les autorités canadiennes ont refusé de lui accorder un refuge, il a pris la fuite.

Il a ensuite présenté une demande de réconciliation auprès de «Instance vérité et dignité», lui proposant de rendre 350 million d’euro à l’Etat tunisien, mais les négociations n’avaient rien donné.

En mars 2019, après 3 ans de cavale, il se fait interpellé par les autorités françaises, qui étaient à sa recherche pour une affaire de blanchiment d’argent. La justice française a signalé avoir étudié une possibilité pour le livrer aux autorités tunisiennes, qui l’ont déjà condamné par contumace à 33 ans de prison, à l’ombre de plusieurs affaires où il fut jugé coupable.

Par ailleurs, Imad Trabelsi (46 ans), se trouve en prison, depuis 2011. Il fut interpellé le 14 janvier, le jour de la chute du régime de Ben Ali, à l’aéroport de Tunis, alors qu’il tentait, ainsi que des membres de sa famille, de fuir pour la France.

Imad purge une peine de prison de 100 ans, après avoir été condamné dans plusieurs affaires.

Laila a aussi deux autres frères, méconnus sur la scène médiatique.

Al-Monsef Trabelsi, mort en prison, en 2013, à l’âge de 63 ans, cause d’une tumeur, et Morad, décédé en prison, en avril 2020. Sa famille signale «qu’il s’était battu avec plusieurs maladies», et affirme «qu’il s’était éteint à cause de la négligence des autorités.»

Les gendres de l’ancien président

Le plus célèbre est Sakhr al-Materi (39 ans) l’ex-mari de Nesrine, la fille de ben Ali. Il s’est dirigé au Seychelles en 2012, où il vit toujours.

En 2017, il a proposé à l’Instance Vérité et Dignité une proposition de réconciliation, se disant prêt à remettre 500 millions de dinars tunisiens (près de 160 millions d’euros)  comme dédommagement pour l’Etat tunisien, en échange d’arranger un accord garantissant son retour au pays, en toute sécurité.

Il y’a aussi Marouan al-Mabrouk, l’ex-mari de Sérine, l’autre fille de ben Ali, qui dirige avec ses frères les plus grands centres commerciaux du pays, un groupe de compagnie pour les produis alimentaires, des agences de voitures et plusieurs banques.

La justice tunisienne a gelé certaines de ses biens en 2011, mais en 2019, il a pu récupérer nombreux d’entre eux, après avoir enchainé les procès.

Son dernier gendre est Slim Chiboub (61 ans), l’époux de Dorsaf, la fille ainée de ben Ali.

Il était très populaire, de par sa fonction de directeur du plus grand club sportif du pays, l’Espérance sportive de Tunis.

Il avait quitté le pays pour les Emirats arabes unis et a décidé de retourner en 2014, pour négocier une réconciliation.

Aujourd’hui, il est en détention et se bat pour que son offre de réconciliation soit acceptée.

Rappelant que Zine el-Abidine Ben Ali s’était réfugié à Djeddah, en Arabie saoudite, où il est mort le 19 septembre 2019.

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