Tunisie: rassemblement de protestation contre la détention de l’ancien Premier ministre

Des dizaines de Tunisiens se sont rassemblés, vendredi, pour exiger la libération de l’ancien Premier ministre et vice-président du mouvement « Ennahdha », Ali Laarayedh, quatre jours après le mandat de dépôt émis à son encontre.

Le point de rassemblement a été organisé à l’initiative du mouvement Ennahdha, devant le Palais de Justice (siège principal des tribunaux) au centre de la capitale, Tunis, sous le slogan : « Libérez Laarayedh ».

Certains dirigeants du mouvement, des avocats et des militants de la société civile y ont pris part, a indiqué le correspondant de l’Agence Anadolu.

En colère, les manifestants ont scandé: « A bas le coup d’État », « Liberté! Liberté! L’État policier est fini » et « Non aux procès inéquitables ».

Le juge d’instruction au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a émis un mandat de dépôt contre l’ancien Premier ministre, ancien ministre de l’Intérieur et dirigeant au mouvement Ennahdha, Ali Larayedh, au sujet du dossier « de l’expédition des jeunes vers les foyers de tension et de terrorisme », ont rapporté des médias tunisiens.

Le mouvement Ennahdha a dénoncé, mardi, la détention de son vice-président et ancien chef du gouvernement, Ali Laarayedh, au sujet de l’affaire de « l’expédition des jeunes tunisiens vers les zones de conflit ».

Les enquêtes dans cette affaire ont débuté suite à une plainte déposée par l’ancienne parlementaire Fatma Mseddi (Nidaa Tounes) en décembre 2021 auprès de la justice militaire, avant qu’elle ne soit transférée au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme en raison de la présence de civils parmi les prévenus.

L’enquête sur l’affaire comprend plusieurs dirigeants du mouvement « Ennahdha », dont Ali Larayedh et Habib Ellouz, membre du Conseil de la Choura.

Il est à rappeler que Laarayedh a assumé le portefeuille du ministère de l’Intérieur de décembre 2011 à mars 2013, pendant le gouvernement de coalition regroupant le mouvement Ennahdha, le Parti du Congrès pour la République et le Forum démocratique pour le travail et les libertés (Ettakattol).

Il a également dirigé le gouvernement de mars 2013 à janvier 2014.

La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle Saïed a entrepris d’imposer des mesures d’exception, notamment la destitution du gouvernement et la nomination d’un nouvel exécutif, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets, l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum le 25 juillet dernier et la tenue d’élections législatives anticipées le 17 décembre.

Saïed, qui avait entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, a dit que ses décisions sont des mesures prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l’État ‘’d’un péril imminent’’, mettant l’accent sur la préservation des droits et des libertés.

Plusieurs forces politiques et sociales tunisiennes, rejettent les mesures de Saïed, qu’elles considèrent comme étant ‘’un coup d’État contre la Constitution’’ de 2014 et une consécration d’un pouvoir absolu et individuel, tandis que d’autres partis les soutiennent, estimant qu’il s’agit d’une ‘’restauration du processus de la Révolution’’ de 2011, qui avait fait chuter l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

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