Tunisie: Saïed s’engage à respecter l’État de droit et les libertés démocratiques, affirme l’Élysée

Le président français, Emmanuel Macron, s’est entretenu, samedi, par téléphone avec son homologue tunisien, Kaïs Saïed, qui s’est engagé à respecter l’État de droit et les libertés démocratiques, indique, la Présidence française.

Par voie de communiqué, l’Élysée précise que les deux dirigeants ont évoqué la situation en Tunisie. « Emmanuel Macron a salué l’annonce du calendrier de transition et a encouragé le président Saïed à mener la transition dans le cadre le plus inclusif possible », écrit l’Élysée, qui souligne que le chef de l’État tunisien « s’est engagé à respecter l’État de droit et les libertés démocratiques ».

L’entretien téléphonique entre les deux présidents survient une semaine après des manifestations anti-Saïed dispersées manu militari par les forces de sécurités tunisiennes.

Macron a exhorté Saïed à mettre en place un programme de réformes pour faire face à la crise économique que connait la Tunisie et a réitéré le soutien de la France à cet effet.

Le président français a renouvelé à cette occasion son invitation à son homologue tunisien à participer au sommet « Union européenne-Union africaine » les 17 et 18 février prochains.

La Tunisie est en proie à une crise politique aiguë depuis le 25 juillet dernier. À cette date, Kaïs Saïed, avait pris une série de mesures d’exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l’immunité dont bénéficiaient les députés.

Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu’il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l’exécutif, assisté d’un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden Romdhane.

Des opposants et des ONG nationales et internationales disent craindre une dérive autoritaire du pouvoir en place.

Kaïs Saïed avait dévoilé le 13 décembre 2021 une feuille de route avec un référendum prévu en juillet 2022 pour amender la Constitution et des élections législatives anticipées en date du 17 décembre 2022, après révision de la loi électorale.

La majorité des forces politiques tunisiennes, rejette les décisions de Saïed, qu’elle considère comme étant « un coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres partis les soutiennent, estimant qu’il s’agit d’une « restauration du processus de la Révolution » de 2011, qui avait déposé le régime de l’ancien président, Zine El-Abidine Ben Ali, le tout sur fond d’une crise multidimensionnelle, politique, économique et sanitaire (pandémie de la Covid-19).

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