Un appel britannique afin de poursuivre les Émirats arabes unis pour espionnage

Un forum de l’organisation arabe des droits de l’homme a été tenu au siège du Parlement britannique, hier lundi, pour examiner les rapports à propos des violations commises par les Émirats arabes unis (EAU) à l’égard des lois sur la protection de la vie privée.

Les rapports ont indiqué que les EAU ont piraté des applications mobiles et des comptes sur les réseaux sociaux, à travers l’achat de logiciels espions vendus par des compagnies israéliennes.

Les membres de l’organisation ont exprimé leur étonnement après avoir découvert que les EAU recrutent des pirates experts pour espionner des instances, des journalistes et des opposants parmi lesquels figurent des personnes vivant au Royaume-Uni.

L’organisation a réclamé l’instauration de mécanismes qui mettraient fin à ces intrusions et ainsi « permettre à tout le monde, opposants ou partisans, de vivre en paix », appelant à mener une enquête internationale à ce sujet, et à mettre un terme à l’activité de ces entreprises d’espionnage.

La chercheuse «Joice Hikmah» à «Chatham House» a indiqué à «Al-Jazeera Net» que les pratiques des gouvernements despotiques concernant la répression des protestataires ou de toute activité contraire à leur régime représentent un acte illégal.

La chercheuse a souligné que les lois qui étaient destinées à la lutte contre le terrorisme sont utilisées pour criminaliser les activités des opposants sur internet. Elle ajoute que la fermeture des plates-formes électroniques des opposants n’est pas conforme à la loi britannique.

Elle a expliqué que les systèmes d’espionnage étaient accessibles seulement pour les services de renseignements internationaux. Ensuite, les gouvernements ont commencé à les acheter et à les utiliser dans l’espionnage. Elle a cité les systèmes du groupe NSO israélien, qui utilise une technologie très développée dans l’espionnage de militants des droits de l’homme et des journalistes dans près de 48 pays. Son plus grand marché était dans le Moyen-Orient, ce qui est inquiétant selon elle.

De son côté, Roudina Jassini, la chercheuse spécialisée dans le droit pénal international à l’Université d’Oxford, a affirmé à Al-Jazeera Net qu’il existe des lois qui permettent aux victimes de poursuivre les pirates électroniques notamment lorsque les acteurs de cette violation sont les gouvernements.

Pour sa part, Roger Saouta, l’avocat spécialisé dans les crimes graves, a indiqué au même site qu’il existe un réseau privé nommé Cyberbond utilisé à grande échelle dans le piratage d’activistes et d’opposants.

Saouta a cité l’opération connue sous le nom de « corbeau » qui a visé principalement les militants des droits de l’Homme comme Ahmed Mansour qui a été condamné à une peine de 10 ans de prison après un procès tenu secret.

Les participants au forum ont encouragé les victimes à déposer plainte auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme pour violation de la vie privée.

Ils ont appelé également le gouvernement britannique à prendre des mesures pour mettre fin à l’activité des pirates et à exercer des pressions sur les pays qui commettent des exactions contre les activistes.

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