Un journal suisse : Les évolutions au Yémen fragilisent l’alliance de ben Salmane et ben Zayed

Courrier arabe

Le journal suisse «Bota Die Schweiz» a noté que le contrôle du conseil transitionnel du sud yéménite, soutenu par les Émirats arabes unis (EAU) de la ville d’Aden représentait un coup de poignard dans le dos du prince héritier saoudien «Mohamed ben Salmane», et qu’il marquait le début d’une autre crise avec l’Iran, autours de la légitimité du contrôle régional.

Lors d’un rapport publié récemment, le journal estima que les évènements d’Aden avaient brisé la coalition émirato-saoudienne, et annonçaient la fin de la gouvernance du président «Hadi Mansour Abed Rabou».

«L’évolution à Aden n’était pas une surprise, car après avoir chassé les Houthis de la ville, les désaccords se sont enchaînés au sein de la direction de la coalition, et dans un temps où les forces du gouvernement se battaient pour libérer le sud du pays, les EAU y avaient envoyé des milices locales dont ils ont assuré l’armement» avait noté le journal.

Il explique que les milices soutenues par les EAU avaient formé ce qui fut en 2017 appelé «conseil transitionnel du sud», à travers lequel elles proclament la séparation du sud, et la formation d’un état indépendant à l’image de 1967, et de 1990.

L’ambition au détriment de l’alliance

Le journal indiqua à travers ces événements que le Yémen est actuellement départagé par trois gouvernements, celui des Houthis, celui du président Hadi, et un autre des séparatistes du conseil, signalant que la situation a affaibli la position du président Hadi, qui commence à perdre sa légitimité.

Il affirma que «l’évolution au Yémen représentait un vrai désastre, pour les Saoudiens, au moment où les EAU sont extasiées de victoire, bien qu’ils le cache très bien», expliquant que «le retrait des troupes émiraties durant les derniers mois, ne s’était jamais soucié de l’union nationale yéménite, mais qu’il faisait partie du plan mis en place par les EAU dans le but de contrôler les ports yéménites, et surtout celui d’Aden qui représente une base stratégique importante».

le journal suisse rapporta également selon des témoins, que les séparatistes avaient eu le contrôle d’Aden sans la moindre résistance, et que les 200 soldats centrés au palais présidentiel avaient pu quitter la ville après avoir livré leurs armes, ajoutant que les habitants de la ville du sud ont affirmé que les fores saoudiennes avaient mené plusieurs attaques sur des positions proches du port d’Aden, alors que les séparatistes avaient poussé le vice-ministre saoudien de la Défense «Khaled ben Salmane» à se retirer des positions conquises dernièrement par les troupes saoudiennes.

Par ailleurs, International Crisis Group a mis en garde contre l’aggravation de la crise humanitaire, au cas où une autre guerre civile éclaterait, dans un pays déjà déchiré par les conflits armés.

Et bien que le gouvernement yéménite, qui avait pris les EAU pour responsables de la rébellion des milices du conseil transitionnel, continue à proclamer sa légitimité internationalement reconnue, ses appels sont loin de se faire entendre, face à des fractions dont les vies humaines semblent être le dernier des soucis.

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