Une ONG tunisienne se dit étonnée par la fermeture manu-militari des locaux de l’instance de lutte contre la corruption

Une Organisation non gouvernementale tunisienne a fait part de son étonnement devant la décision « surprenante » du ministère de l’Intérieur de fermer manu-militari les locaux de l’Instance Nationale du Lutte Contre la Corruption (INLUCC) sans en expliquer les raisons.

C’est ce qui ressort d’un communiqué publié vendredi par l’organisation « I Watch » (ONG), dont l’Agence Anadolu a obtenu copie.

Selon des médias locaux, « Le ministre chargé de gérer le département de l’Intérieur, Ridha Gharsallaoui, a ordonné plus tôt vendredi l’évacuation des locaux de l’INLUCC, au milieu d’un dispositif sécuritaire imposant et en présence du gouverneur de Tunis, Chedly Bouallegue ».

Le ministère de l’Intérieur n’a pas expliqué dans l’immédiat les raisons de cette décision.

« I Watch » a souligné « l’importance de protéger les dossiers déposés auprès de l’INLUCC compte tenu des informations sensibles et des données personnelles qu’ils renferment (déclaration de patrimoine et d’intérêts, plainte et signalement de faits de corruption) ».

L’ONG anti-corruption a estimé que « toute tentative de toucher à ces données est un crime puni par la loi ».

Elle a également souligné la nécessité de prendre toutes les précautions nécessaires pour protéger l’identité des lanceurs d’alerte qui ont déposé des dossiers auprès des services de l’INLUCC.

Fin juillet, la justice tunisienne avait ouvert une enquête contre l’ancien président de l’INLUCC, Chawki Tabib, portant sur des faits de « suspicion de fraude et usage de faux ».

Ladite instance a été créée en 2011, pour succéder à la « Commission d’enquête sur les affaires de malversations et de corruption » mise en place immédiatement après la révolution qui a renversé le régime de l’ancien Président Zine El Abidine Ben Ali.

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