Yémen: Manifestation pour dénoncer la dégradation des services à Ta’iz

Des dizaines de Yéménites ont manifesté, jeudi, dans la ville de Ta’iz (sud-ouest), pour dénoncer la dégradation des services et l’inflation, à un moment où 3 civils ont été tués dans les bombardements saoudiens contre le nord du pays.

Des dizaines de personnes se sont rassemblées lors d’une marche massive organisée à l’Avenue Jamal, dans le centre-ville, en réponse à un appel de militants, selon l’Agence Anadolu.

Les manifestants ont scandé des slogans dénonçant la dégradation des services et les prix élevés des produits de base et de l’électricité.

Ils ont également brandi des banderoles sur lesquels ils ont écrit :  »Le cartel de la corruption et la cherté n’est autre que la milice Houthi » et  »Nous voulons d’un État qui prend et donne ».

L’activiste Jamil Al-Abssi a déclaré à l’Agence Anadolu, en marge de sa participation à l’événement, que « l’objectif de la manifestation est de lutter contre la corruption et les corrompus, ainsi que de dénoncer la détérioration des services ».

Il a ajouté :  »La situation continue de se détériorer et a touché tous les secteurs dans un silence total des autorités concernées, du gouvernement et de la Coalition. Nous leur disons : « Cela suffit. Nous devons sortir et manifester ».

Mercredi soir, le Comité de sécurité de Ta’iz (dirigé par le gouverneur) a exprimé dans un communiqué, son attachement au respect de la liberté d’expression et du droit aux manifestations pacifiques pour condamner toute forme de corruption.

Le communiqué a également appelé les organisateurs de la manifestation à respecter l’ordre public, et à ne pas porter atteinte à la stabilité de l’Etat, avertissant qu’  »il ne tolérera pas ceux qui sont tentés de nuire à la sécurité ».

Le Yémen endure, depuis plus de 7 ans, une guerre entre les forces pro-gouvernementales (soutenues par une coalition militaire arabe dirigée par l’Arabie saoudite) et les Houthis (soutenus par l’Iran), qui contrôlent des provinces, dont la capitale, Sanaa, depuis septembre 2014.

80% de la population, soit environ 30 millions de personnes, sont devenues dépendantes de l’aide pour survivre, dans la pire crise humanitaire au monde, selon les Nations Unies.

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