L’Arabie saoudite fait pression sur la Jordanie pour la libération d’un des suspects de l’affaire dite « de sédition »

L’Arabie saoudite a fait pression sur Amman pour qu’elle libère Basem Awadallah, ancien directeur de la cour royale jordanienne et ancien conseiller spécial du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, dans l’affaire dite de « sédition » en Jordanie, a rapporté lundi un journal américain.

Awadallah et Sharif Abdel Rahman Hassan bin Zaid, un membre de la famille royale, sont en détention en Jordanie et accusés d’incitation à la sédition contre le régime jordanien au pouvoir, de complot visant à déstabiliser la monarchie et de mener des actions qui mettent en danger la sécurité de la société jordanienne.

Le New York Times, citant un responsable des services de renseignement occidentaux, a déclaré que Riyad a récemment envoyé quatre responsables, dirigés par le ministre des affaires étrangères Fayçal bin Farhan, « pour demander la libération de Awadallah immédiatement après son arrestation en avril ».

Le responsable du renseignement, dont le nom n’a pas été divulgué, a déclaré que le chef du renseignement saoudien Khalid al-Humaidan « est resté cinq jours en Jordanie pour faire pression sur la monarchie afin de permettre à Awadallah de repartir avec lui. »

L’ancien responsable du renseignement américain Bruce Riedel a déclaré au journal que la Jordanie a pu résister à la pression saoudienne, après avoir demandé l’intervention de la Maison Blanche, par l’intermédiaire de responsables, notamment le directeur de la CIA William Burns.

« Je pense qu’ils ont fait pression pour la libération d’Awadallah parce qu’ils savaient qu’il avait des informations compromettantes et qu’ils voulaient qu’il soit libéré », a déclaré Riedel.

Les autorités saoudiennes n’ont fait aucune déclaration concernant leurs tentatives de faire libérer Awadallah, qui est détenteur de la nationalité américaine et saoudienne ainsi que de la nationalité jordanienne.

Awadallah a occupé des postes importants au sein du gouvernement, notamment celui de ministre de la planification et de la coopération internationale (2001-2005), puis de ministre des finances.

Il a également été à la tête de la Cour royale (2007-2008), puis envoyé spécial du roi Abdallah II en Arabie saoudite. Après cela, il a travaillé comme conseiller de Ben Salman.

La Cour de sûreté de l’État jordanienne a tenu lundi, en toute confidentialité, trois séances dans l’affaire de la sédition qui remonte au mois d’avril.

Le 4 avril, les autorités jordaniennes ont annoncé que des « enquêtes préliminaires » avaient révélé l’implication du prince Hamzah – demi-frère du roi Abdallah II – avec des « parties étrangères » dans des « tentatives de déstabilisation de la sécurité du pays » et de « mobilisation des citoyens contre l’État. »

Les accusations ont été démenties par Hamzah et, le 5 avril, il a signé une lettre confirmant sa loyauté envers le roi.

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