Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry a déclaré mardi que le Président de son pays Abdel Fattah al-Sissi « soutient les mesures d’exception récemment prises par son homologue tunisien, Kaïs Saïed ».
C’est ce qui ressort de la rencontre tenue mardi entre Shoukry et Saïed au palais présidentiel de Carthage, selon un communiqué rendu public par les services de la Présidence tunisienne qui n’ont pas donné plus de détails sur la visite du ministre égyptien et sa durée.
Shoukry a déclaré que son pays « a confiance en la sagesse du chef de l’Etat (tunisien) et en sa capacité à mener le processus constitutionnel en cours, et souhaite à la Tunisie et à son peuple le succès et la réussite ainsi qu’un avenir meilleur », indique le communiqué.
La Présidence de la République tunisienne a souligné que Shoukry avait transmis un message oral du Président égyptien à l’adresse de Saïed, sans en divulguer le contenu.
Le chef de la diplomatie égyptienne a également fait part à Saïed « du soutien total du Président égyptien Al-Sissi aux mesures historiques qui ont été prises pour réaliser la volonté du peuple tunisien, assurer la stabilité de la Tunisie et protéger ses intérêts ».
De son côté, Saïed a souligné, selon le communiqué, sa « volonté constante de poursuivre le renforcement des relations de coordination et de coopération entre les deux pays, soulignant que la sécurité et la stabilité de l’Egypte relèvent de la sécurité et de la stabilité de la Tunisie ».
Kaïs Saïed, avait annoncé, dans la soirée du dimanche 25 juillet, au cours d’une réunion d’urgence avec de hauts responsables militaires et sécuritaires, le limogeage du Chef du gouvernement Hichem Mechichi, le gel des pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, ainsi que la levée de l’immunité parlementaire de tous les députés.
Il a également fait savoir qu’il assumera le pouvoir exécutif, avec l’aide d’un gouvernement qui sera dirigé par un nouveau chef désigné par lui. Le locataire de Carthage a en outre annoncé qu’il présidera le ministère public.
Le chef de l’État, qui a activé l’article 80 de la Constitution, a déclaré avoir pris ces décisions pour « sauver la Tunisie, l’Etat et le peuple tunisien » et que les mesures d’exception qui en découlent, sont temporaires. Certains partis politiques ont considéré lesdites mesures comme un « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres y ont été favorables, estimant qu’il s’agissait d’une « rectification du processus révolutionnaire ».