Le gouvernement irakien pointe à nouveau son arme contre les manifestants, les activistes et politiciens dénoncent  

Courrier arabe

En Irak, la mort d’un manifestant tué, vendredi, par les forces de l’ordre, à Bassora, au sud du pays, a déclenché un grand mouvement de dénonciation, à travers lequel des politiciens et activistes ont refusé que «l’arme de l’Etat soit pointé contre les citoyens».

Samedi, des centaines d’Irakiens ont organisé une marche, pour célébrer les funérailles, du jeune Omar Fadhel, mort vendredi, après avoir reçu une balle tirée par les forces de l’ordre qui tentaient de disperser une manifestation à Bassora.

D’après les vidéos et les images publiées sur les réseaux sociaux, les funérailles se sont déroulées dans des mesures de sécurité intensives. Les participants ont crié des slogans, dénonçant la répression des autorités et proclamant que les coupables soient présentés à la justice au plus vite.

La police tente de calmer les esprits 

Dès lors, le chef de la police de Bassora, Abbas Naji, a affirmé «qu’un comité a été formé et chargé d’enquêter dans l’affaire», expliquant lors de déclarations présentées aux médias locaux, «qu’il travaillait pour trouver des résultats au plus vite possible».

Il signala également «qu’un autre comité formé par le ministère de l’Intérieur était en route vers Bassora», et affirma que «les forces de l’ordre interpelleront tous ceux qui avaient ouvert le feu sur les manifestants pour les soumettre aux enquêtes».

Les Irakiens en colère

Par ailleurs, les mesures annoncées par le chef de la police de Bassora n’ont pas empêché les politiciens et les activistes de dénoncer la répression, exprimant sur les réseaux sociaux leur colère et refusant de voir ce type de scène se reproduire constamment.

L’activiste Shaho Kurdy a publié une photo, démontrant les affaires trouvées dans les poches d’Omar Fadhel au moment où il s’est fait tuer, et déplorant le fait que «les autorités s’amusent à tuer les jeunes, en l’absence de la loi ».

«Le manifestant Omar Fadhel a rendu son dernier souffle après avoir reçu une balle, vendredi, lors d’une campagne que les forces de l’ordre avaient menées», avait-il précisé.

La députée Sarwa Abdulwahid s’est demandé : «Jusqu’à quand les gouvernements irakiens continueront à tuer les jeunes du pays ?», signalant : «L’arme de l’Etat devrait être différente de celle du non-Etat ou alors ne serait-il qu’un simple slogan».

De son côté, le membre au parlement et l’ancien candidat au poste de Premier ministre ; Adnan al-Zurfi, a souligné que «l’arme de l’Etat ne devrai pas être pointée contre les citoyens», affirmant : «Omar Fadhel est tombé martyr dans une scène que nous aurions voulue ne pas revoir».

«Il est du droit du peuple de manifester pacifiquement», avait-il ajouté, en précisant que «le gouvernement est appelé à lui offrir la protection et répondre à ses demandes».

Par ailleurs, le dirigeant au parti Communiste irakien, Jassim al-Helfi, nota : «L’autorité irakienne n’y connait rien concernant les protestations, l’assassinat ne les limitera pas mais il alimente la colère».

De son côté, Ali Farhan, un des professionnels des médias a noté : «Que Dieu ait pitié de sa mère, elle aujourd’hui est devenue mère de martyr», regrettant la situation que se partagent la majorité des femmes irakiennes, dans un temps où les jeunes du pays se fasse tués sans pitié.

Toutefois, il importe de signaler que les forces de l’ordre irakiennes sont connues pour la violente répression qu’elles exercent à l’encontre des manifestants, ce qui a poussé les ONG internationales à proclamer l’ouverture d’enquêtes et à appeler Bagdad à changer de politique

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