Le Hezbollah libanais appelle l’Arabie saoudite à lever l’embargo imposé au Yémen

Le secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah a affirmé, mercredi que l’initiative saoudienne visant à mettre fin à la crise du Yémen n’inclut pas la levée de l’embargo imposé au pays. À cet effet, il a appelé l’Arabie saoudite à lever le blocus imposé au Yémen si elle dispose vraiment d’intentions sérieuses pour endiguer la guerre.

Le 22 mars, Riyad, qui soutient les forces gouvernementales yéménites, a lancé cette initiative pour mettre fin au conflit armé qui dure depuis des années contre le groupe Houthi soutenu par l’Iran, allié du Hezbollah.

« Ce que l’Arabie saoudite a proposé était un cessez-le-feu sans lever l’embargo. Ensuite, elle souhaite entamer les négociations. Abdul-Malik Al-Houthi (chef du groupe Houthi) n’est décidément pas l’homme à qui mentir. L’objectif de l’initiative saoudienne est d’inciter les gens à la haine, en plus de tenir des pourparlers sous la pression de la pauvreté, de la faim, de la maladie et de la reconstruction », a expliqué Nasrallah dans une allocution télévisée.

Il a ajouté qu’une nouvelle guerre médiatique a été lancée, selon lui, contre les opprimés au Yémen, en vue de faire croire que l’Arabie saoudite souhaite mettre un terme à la guerre tandis que les Houthis tentent de la maintenir.

« Ne perdez pas de temps si vous souhaitez sérieusement mettre fin à la guerre. Levez l’embargo et frayez la voie aux Yéménites pour qu’ils procèdent au dialogue », a lancé Nasrallah, en s’adressant aux autorités saoudiennes.

Il n’a pas été possible d’obtenir un commentaire immédiat de Riyad sur les propos du leader chiite.

L’Arabie saoudite avait présenté son initiative incluant un cessez-le-feu unilatéral, visant à résoudre la crise yéménite. Riyad espère que la réponse des Houthis serait « de préserver le sang yéménite ».

« Dans le prolongement du rôle du Royaume dans le soutien du Yémen (…), nous annonçons une initiative qui comprend un cessez-le-feu global sous la supervision des Nations Unies, l’ouverture de l’aéroport international de Sanaa pour un certain nombre de vols et l’engagement de consultations entre les différentes parties sous les auspices de l’ONU. En plus du dépôt des taxes et des recettes douanières pour les navires et les dérivés pétroliers du port d’al-Hodeïda (ouest du Yémen) à la Banque centrale », avait déclaré le chef de la diplomatie saoudienne, Faisal bin Farhan Al Saud.

Riyad avait appelé le gouvernement yéménite et les Houthis à accepter l’initiative, qui sera mise en œuvre sous l’égide et le contrôle des Nations Unies.

De son côté, le ministère yéménite des Affaires étrangères avait salué, par voie de communiqué, l’initiative saoudienne, soulignant que c’était un test de l’aspiration des Houthis à la paix et qu’il en est de même concernant l’efficacité de la communauté internationale qui appelle à la fin de la guerre.

Commentant la démarche saoudienne, le porte-parole officiel du groupe Houthi, Mohamed Abdessalem avait affirmé, dans un Tweet, que le groupe rebelle considère que toutes les positions ou initiatives qui ignorent que le Yémen a fait l’objet d’agressions et de blocus pendant 6 ans, ne sont pas sérieuses ni nouvelles.

Le conflit au Yémen oppose depuis 2014 les forces du gouvernement reconnu par la communauté internationale, aux rebelles Houthis, soutenus par l’Iran et qui ont pris le contrôle d’une partie du territoire, dont la capitale Sanaa. La situation s’est encore compliquée avec l’intervention du voisin saoudien en 2015, dirigeant une Coalition arabe qui mène des opérations militaires pour soutenir les forces pro-gouvernementales.

La guerre au Yémen en cours pour la sixième année, a coûté la vie à 233 000 personnes, tandis que 80% de la population d’environ 30 millions de personnes dépend de l’aide pour survivre dans la pire crise humanitaire au monde, selon les Nations Unies.

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