Liban: HRW condamne la pression exercée sur les réfugiés Syriens pour quitter le pays

Courrier arabe

L’organisation Human Rights Watch (HRW) a fermement dénoncé, vendredi dernier, la décision descriminatoire de la démolition de locaux en béton construits par les réfugiés Syriens, en considérant cet acte comme étant « une pression non conforme aux normes juridiques ».

L’organisation a expliqué dans un rapport public que « l’armée libanaise a ruiné les abris des réfugiés Syriens car, selon elle ,ils n’ont pas respecté les lois sur le logement depuis fort longtemps, ces lois s’appliquent rarement » .

« L’armée libanaise a également obligé les réfugiés, habitants de façon quasi permanente les champs agricoles, de démonter les murs et les surfaces en béton de leurs logis et de les remplacer par moins de matériaux de protection, sinon ils risqueraient d’être expulsés », ajouta-t-elle .

Notant que le désassemblement des logis, d’après l’ordre du Conseil Suprême de Défense, rend ces abris de moins en moins susceptibles de résister aux conditions climatiques dures durant l’hiver, notamment pour la région d’Arsal (l’Est du pays).

Le directeur du programme des droits des réfugiés au sein de l’organisation, Bill Frelick, a déclaré: « Il faudrait se rendre compte de cette série de violations de la loi du logement, qui est une pression illégale sur les réfugiés syriens pour quitter Liban ».

« Plusieurs affectés ont de vraies raisons qui leur font peur de retourner en Syrie à savoir: la torture, la détention et la maltraitance par les services du renseignement syriens », énonça-t-il , en affirmant que « l’ordre de démolition est l’une des dernières mesures visant à augmenter la pression sur les réfugiés au Liban pour revenir à leur pays natal ».

Par ailleurs , il a mis en lumière les procédures prises par l’armée libanaise telles que « les arrestations massives, l’expulsion, la fermeture des magasins, la confiscation ou destruction de véhicules sans permis, ainsi que le couvre-feu, l’évacuation, l’interdiction d’accéder à l’école ou d’avoir une résidence légale ni de vacances ».

Depuis le mois en cours, plusieurs locaux en béton à la ville d’Arsal ont été ruinés par l’armée libanaise, dont 16 camps ont été supprimés, après avoir accordé un délai aux infracteurs jusqu’à la fin du juin.

Rappelons que plus d’un million de Syriens ont fui au Liban depuis le déclenchement des affrontements en Syrie 2011 et que, selon les Nations Unies, plus d’un 1.5 million de Syriens qui ont fui dans différents pays, se sont ré-installés en Syrie, dont 260 mille Syriens du Liban et de Jordanie.

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