MEE : l’Arabie saoudite se prépare à exécuter Al-Odah et deux autres

Courrier arabe

Le site britannique «The Middle East Eye» (MEE) a déclaré dans un rapport spécial, que les autorités saoudiennes s’apprêtent à condamner à mort trois prédicateurs, et qu’elles envisagent d’exécuter la sanction après le mois de Ramadan.

Le site a mentionné, selon des sources gouvernementales, et d’après l’un des proches des détenus, que les trois personnes étaient ; le cheikh Salmane Al-Odah, le cheikh Awad Al-Qarni, et le cheikh Ali Al-Amri.

Les trois prédicateurs étaient interpellés en 2017, lors d’une compagne lancée par le régime contre les hommes de religion, accusés de collaboration avec les terroristes, les autorités avaient proclamé leur exécution suite aux procès secrets qu’on leur avait imposés.

Une mise en scène

Une des sources a assuré au site que l’exécution, en avril dernier des 37 saoudiens, dont la plupart étaient des activistes chiites, suite à des accusations liés au terrorisme, «représentait un test pour mesurer le taux des réactions internationales».

Elle ajouta: «une fois constaté que les positions internationales n’étaient pas si dangereuses que prévues, les autorités saoudiennes décidèrent de lancer leur plan», expliquant que désormais, elles n’avaient personne à redouter.

Un moment crucial

Alors que le proche de l’un des détenus avait déclaré que «si les exécutions auront lieu, les choses prendront un tournant dangereux», le rapport du MEE mentionne que la période choisie pour engager les exécutions a en réalité, été imposée par les tensions entre l’Iran et les États-Unis.

Il note, selon sa source: «ils se sont lancés à l’ombre de la crise actuelle dans la région, Washington cherche actuellement à satisfaire les saoudiens, et de ce fait, le gouvernement saoudien est conscient qu’il pourra s’en tirer facilement».

Khashoggi l’avait prévu 

Le rapport s’était référé aux propos du journaliste Jamal Khashoggi, qui avait parlé au sujet du cheikh Salmane Al-Odah, quelques jours avant son assassinat, au consulat de son pays à Istanbul.

Khashoggi avait déclaré : «Al-Odah sera exécuté non pas parce qu’il est extrémiste, mais parce qu’il est modérateur, il représente un danger pour eux», ajoutant que le prince héritier Mohamed Ben Salmane «écrasera l’opposition à tous prix», soulignant que le journaliste savait que le régime ne lâchera pas l’affaire.

Interactions

Les avocats d’Al-Odah, avait déclaré en février, qu’ils craignaient que la peine de mort lui soit infligée, affirmant que son procès faisait partie d’une politique de répression judiciaire que les autorités saoudiennes exerçaient contre tous ceux qui proclament la liberté d’expression au royaume.

Par ailleurs, le compte saoudien des détenus d’opinion, célèbre sur twitter, avait annoncé quelques heures avant la publication du rapport du MEE, que «dans le contexte des ajournements successifs des procès du cheikh Salmane Al-Odah, et le docteur Ali Al-Amari, les risques augmentent de peur que les autorités préparent un plan qui peut aller jusqu’à leur exécution sous prétexte des fausses accusations qu’on leur avait attribuées».

Notant que dans le but d’étouffer tous droits d’expression, le prince Ben Salmane a lancé des vagues d’arrestations qui ciblent ses opposants à l’intérieur du royaume et même à l’extérieur.

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