Poutine à Damas.. Démonstration de force et humiliation d’al-Assad et de son ministre de Défense

Courrier arabe

Il semblerait que les Russes cherchent à montrer leur rôle en Syrie, et leur responsabilité de ses décisions politiques et militaires, en démontrant au monde que Moscow conclu les trêves à la place du régime de Bachar al-Assad, ou avec sa simple présence formelle.

Depuis l’implication militaire russe en 2015, le président russe fait expert de paraître comme tuteur du régime syrien, se servant des quelques visites, qu’il a entreprises au pays.

Une visite surprise

Mardi, 7 janvier 2020, Poutine s’est rendu à Damas. La rencontre n’avait pas eu lieu au palais présidentiel, mais dans la base des troupes russes à Damas, occupées par la police militaire russe, et les milices étrangères, iraniennes, libanaises, irakiennes, afghanes, ainsi que des mercenaires.

De même, des sources médiatiques avaient affirmé que la rencontre avait eu lieu dans l’ancien état-major des forces syriennes, transformé en un centre pour superviser les opérations russes en Syrie.

Le porte-parole du Kremlin, «Dimitri Peskov», nota à ce sujet: «Poutine a rencontré al-Assad au centre de la direction des troupes russes à Damas, où ils avaient consulté les rapports militaires, traitant de la situation dans différentes région au pays».

Il ajouta: «À son tour, al-Assad a remercié Poutine pour sa visite, et a gratifié l’aide que lui offre la Russie et l’Armée russe, dans sa guerre contre le terrorisme, et l’installation de la paix en Syrie».

La Russie cherche à humilier al-Assad et son régime

Il fut claire que Bachar al-Assad et son ministre de la Défense étaient les seuls représentants syriens présents, au milieu des dizaines d’officiers russes, dont «Sergueï Choïgou», le ministre russe de la Défense était en tête.

Aucune photo d’al-Assad ne fut accrochée au lieu de la rencontre, contrairement aux coutumes habituelles des institutions étatiques.

Le ministre d’al-Assad était assis sur un siège plus bas que celui de son homologue russe, et aucun drapeau syrien ne paraissait dans les lieux.

Les réseaux sociaux se sont intéressés à cette situation, se moquant de l’absence des signes de souveraineté du régime de Bachar, bien que ce ne fût pas la première humiliation, que provoquèrent les Russes.

En 2017, des internautes avaient publié une vidéo démontrant un officier russe interdisant à al-Assad de rejoindre Poutine.

Poutine se balade à Damas

Revenant à la visite qui remonte à quelques jours, lors de laquelle le président russe avait effectué un tour, dans quelques rues de la capitale, et avait visité la Grande Mosquée des Omeyyades et l’ancienne église de la ville.

Des sources syriennes locales avaient rapporté que la visite s’était déroulée sous de hautes mesures de sécurité, à l’image du site d’information, «Halab Today», qui avait mentionné que les membres du régime al-Assad s’étaient déployés dans les rues principales de la capitale et avaient fermés les rues populaires, vidé la Grande Mosquée et y avait placé des soldats vêtus en civils.

Les indices de la visite

La visite surprise de Poutine se présente quelques jours après que «Qassim Soleimani» avait été tué en Irak, vendredi 3 janvier, lors d’un raid américain.

Le militaire Iranien était le commandant de la Force Al-Qods du corps des Gardiens de la révolution islamique iranienne et le responsable des milices religieuses étrangères combattant en Syrie, aux côté du régime al-Assad.

Ainsi, la visite, qui ne dura que quelques heures, avait porté de nombreux messages, du fait de la tension entre l’Iran et les Etats-Unis.

Elle intervient aussi avant sa visite en Turquie, où il avait entretenu des discussions régionales et internationale avec «Erdogan», dont le dossier syrien et l’escalade d’Idleb étaient en tête.

Une visite pour rassurer les voisins

Le journal israélien «Israel Hayom» mentionna mercredi le 8 janvier 2020, qu’une source sécuritaire israélienne avait affirmé que les Russes les avaient informé de la visite de Poutine, quelques heures avant son arrivée».

Il signala que la visite de Poutine se présentait pour démentir les informations, qui prétendirent que la réponse à l’assassinat de Soleimani se lancera depuis le sol syrien.

«La visite vise à transmettre aux Iraniens un message clair, leur affirmant que le véritable responsable en Syrie étaient les Russes, et que Moscow ne permettra pas à Téhéran de comploter contre les États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite, depuis les terres syriennes» avait noté le journal.

Et indiqua également que Poutine avait transmis un message d’Israël à al-Assad, lui précisant que «tant que la Syrie ne permettait pas au Gardiens de la révolution iranienne et à leurs alliés de répondre depuis les terres syriennes, Israël s’abstiendra de cibler l’infrastructure civiles syrienne et aussi les cibles militaires du régime».

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