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Tunisie : Le conflit entre le ministère de l’Intérieur et le SNFSI menacera-t-il la stabilité du pays ?

Courrier arabe

Les observateurs ont signalé que «la stabilité de la Tunisie risquait d’être impactée par la crise, qui confronte le ministère de l’Intérieur et le syndicat national des forces de sécurité intérieure (SNFSI)».

Le conflit a éclaté après que le ministre de l’Intérieur, Toufik Charfeddine, ait ordonné la suspension des retenues sur les salaires des agents de sécurité à partir du mois de septembre.

Les retenus en questions servaient à financer les syndicats des agents de l’ordre. Ces dernières ont refusé ces mesures, estimant qu’«elles visent à éradiquer l’activité du SNFSI».

Des protestations avaient alors été lancées par les membres du SNFSI, sur tout le territoire du pays, demandant au ministre d’annuler ses décisions.

Le conflit et son histoire

Fin août, un document a été publié sur les réseaux sociaux, signalant que le ministère de l’Intérieur a décidé d’annuler les retenues sur salaires, à compter du mois de septembre.

Le 31 août, le SNFSI avait appelé ses partisans à placer des tentes, dans toutes les régions du pays, pour protester contre les décisions du ministre.

Jeudi, 1er septembre, lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Intérieur tunisien avait signalé que «les retenues étaient estimées à 40 millions de DT (13 millions de dollars) par an».

Il a lancé des accusations au SNFSI, signalant que «les retenues du syndicat, formé après la révolution de 2011, ne s’appliquaient pas à la loi», tout en rappelant que «plusieurs des agents de l’ordre se plaignaient des maigres salaires à cause des retenues mensuelles».

Le ministre avait précisé qu’«une seule structure syndicale sera prochainement formée, regroupant tous les syndicats des forces de l’ordre».

Jeudi soir, de violents affrontements ont éclaté entre les protestants et les forces de l’ordre, qui voulaient les disperser. Des blessés sont tombés à Sfax.

Vendredi, la porte-parole du ministère de l’Intérieur avait accusé le syndicat «d’avoir porté atteinte à l’ordre public», signalant que «le fait de placer des tentes de protestations est un  acte qui pourra faire l’objet d’une poursuite judiciaire».

Le jour-même, le SNFSI a décidé de suspendre ses protestations, expliquant avoir décidé ainsi «pour le bien de tous et pour éviter des escalades avec les forces de l’ordre».

Qu’en disent les politiciens ?

Politiquement, certaines parties ont salué la décision du ministre, estimant que «les syndicats veulent tirer le pays vers des affrontements, en cherchent à gagner de l’influence», alors que d’autres ont dénoncé «une politique visant à détruire les institutions du pays».

Les partisans du régime ont, pour la majorité, expliqué : «Les forces armées sont chargées de maintenir l’ordre, et ils attirent le pays vers des affrontements».

Selon eux, «Le SNFSI n’a pas respecté le travail syndical, qui consiste à défendre la situation sociale de ses membres», précisant que «le fait de placer des tentes pour protester est considéré comme étant une grave déviation».

De leur part, les opposants du régime affirment que «le syndicat a le droit de défendre ses partisans », rappelant que «ce droit est assuré par la constitution de 2014, abolie et remplacée par la nouvelle constitution du régime putschiste».

Ils signalent : «Le président, Kaïs Saïed, s’est servi des syndicats, pour lancer son putsch, et voilà maintenant qu’il s’est retourné contre eux».

«Les syndicats sont des victimes, qui ont été utilisées pour frapper l’opposition et pour tyranniser les Tunisiens», avaient-ils souligné, en précisant que «la division, qui se fait voir au sein de l’institution sécuritaire, reflète le chaos et l’absence de stabilité».

Dans ce contexte, il est à signaler que la Tunisie est déjà confrontée à une crise politique et économique, depuis que Kaïs Saïed a imposé des mesures optionnelles au pays, le 25 juillet 2021.

La situation s’aggrave de jour en jour, au moment où plusieurs parties internationales se soucient du sort de la démocratie au pays et mettent en garde contre une explosion populaire, qui se fait sentir à l’horizon.

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