En Tunisie, de violents affrontements ont eu lieu mercredi soir, entre des manifestants et les forces de l’ordre, à la cité el-Intilaka (un quartier populaire dans la capitale Tunis).
Selon les médias locaux, les jeunes manifestants sont descendus dans les rues, pour rendre justice à un de leurs amis, ayant été violemment tabassé par les forces de l’ordre.
Des vidéos ont été diffusées, démontrant des jeunes en colères, dans les rues de la cité tard le soir. Ils s’en prenaient à la police en jetant des bouteilles, et des pierres, alors que cette dernière tirait des coups de feu en l’air.
Les forces de l’ordre ont également utilisé des bombes à gaz lacrymogène, pour disperser la foule et repousser les protestants.
Des rumeurs incitateurs aux troubles
«Des massages ont été postés sur les réseaux sociaux, annonçant la mort du jeune Malek al-Swilem (24), qui se trouve à l’hôpital dans un état critique, depuis le 30 août, date où il a été tabassé par les forces de l’ordre», avaient précisé les médias.
Ils ajoutent : «Les messages demandaient aux jeunes de venger leur ami mort de manière injuste».
Plus tard, les médias réalisent que les messages n’étaient que rumeurs, car le jeune Malek, est toujours vivant et se trouve au CHU Charles Nicolle à Tunis.
La famille du jeune Malek signale que «l’état de son fils est critique, suite à une lourde opération qu’il a subie mercredi soir».
Le père de la victime s’exprime
La radio IFM est allée à la rencontre de Noureddine, le père de la victime, qui a raconté les détails de l’histoire.
Selon lui, «Tout a commencé le jour où trois des amis de mon fils lui ont demandé de partir avec eux, ils sont partis vers al-Manar, tous les quatre à bords leurs motos».
Il continue : «Une voiture de police a intercepté les jeunes, ils ont essayé de l’esquiver, mais la police les a rattrapés et les a encerclés».
Noureddine souligne : «Mon fils se faisait souvent attrapé et tabassé par les policiers, car sa moto n’avait pas les papiers qu’ils demandaient».
«Ce sont les agents de la brigade de la cité Ibn Khaldoun, mon fils a eu peur, alors il a tenté de fuir avec un autre garçon tandis que les deux sont restés coincés», avait-il souligné.
Il continue : «Mon fils, à bord de sa moto, voulait sauter sur un fausset, mais les policiers lui ont donné des coups de matraques (il a été couché sur les jambes et sur la nuque), il a perdu son équilibre et il est tombé, et s’est brisé la nuque».
Le père affirme que «les policiers ont abandonné son fils, sans lui demander de l’aide». Il indique que «selon les témoignages de ses amis, un groupe de jeunes qui n’était pas liées ont appelé la protection civile».
«Depuis son hospitalisation mon fils se trouvait dans un état critique. Hier soir il a subi une opération très délicate, ses amis venaient le voir, son état grave les a touchés, alors ils sont sortis pour manifester leurs colère», avait-il rajouté.
Noureddine a noté que «son fils avait un diplôme de formation professionnelle et était un amoureux de la mécanique (expliquant sa passion pour les motos», tout en regrettant ce qui lui ait arrivé.
Il est à noter qu’aux dernières évolutions, un renfort sécuritaire a été placé à la cité el-Intilaka, alors que le ministère de l’Intérieur a signalé «qu’il s’exprimera très prochainement à ce sujet».
