HRW : des milliers de détenus irakiens dont des enfants et des femmes vivent dans des conditions humiliantes

Courrier arabe

Human Rights Watch (HRW)  a révélé ce jeudi que des milliers de détenus irakiens dans les prisons du gouvernorat de Ninive souffrent de conditions de détention difficiles allant jusqu’à la maltraitance, assurant que parmi eux l’on trouve des enfants et des femmes.

L’organisation a appelé les autorités irakiennes à: « garantir la détention dans des conditions humaines, et à asseoir tout emprisonnement sur une base juridique claire ».

Lama Fakih, la directrice adjointe de la division Moyen-Orient de HRW a affirmé: « l’Irak doit mettre les détenus dans un endroit convenable conformément aux critères internationaux. Le gouvernement irakien a besoin de réhabiliter et reconstruire les prisons et les centres de détention ».

Selon le rapport de l’organisation, la capacité d’absorption des trois prisons de Ninive, Faissaliyah et Tasfirat est de 2500 personnes selon le témoignage de l’un des spécialistes des questions pénitentiaires.

Toutefois, le rapport a assuré qu’avec l’arrivée du mois de juin passé, le nombre des détenus dans ces trois prisons a atteint 4500 dont 1300 ont été jugés et devaient être transférés à Bagdad ce qui n’a pas été le cas.

L’organisation a publié des photos d’enfants et de femmes dans l’une des cellules de Tal Keif, par lesquelles elle a démontré que dans cette prison, les détenus ne trouvent pas suffisamment d’espace pour s’allonger ou même de s’asseoir.

La même organisation a indiqué que les avocats n’arrivent pas à rencontrer leurs clients pour de nombreuses raisons dont l’absence d’un lieu convenable, en signalant qu’elle détient des preuves que les centres de détention provisoire de Ninive sont inadaptés pour les longues périodes d’emprisonnement en plus d’être non-conformes aux critères internationaux.

Human Rights Watch a appelé les deux ministres irakiens de l’Intérieur et de la Justice en priorité et de toute urgence à améliorer les conditions de détention et à accélérer les enquêtes de sorte à garantir à chaque personne en détention provisoire son droit à un procès équitable et transparent ou sa libération.

Elle a également demandé que la détention provisoire soit une exception et non pas une règle, appelant à ce que le traitement des enfants soit conforme aux critères universels, et de permettre aux experts internationaux de visiter les centres de détention.

Des avocats de Ninive qui dénoncent le fait qu’il leur est interdit de contacter certains détenus classés  » dangereux « , ont indiqué au site « Al-Araby Al-Jadeed » que des centaines de femmes et d’hommes ont été arrêtés pendant les années de guerre contre Daech sans aucun mandat.

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