Irak : les autorités coupent Internet et bloque Facebook, Twitter et Whatsapp

Courrier arabe

Les forces sécuritaires irakiennes ont tiré des grenades lacrymogènes, des balles réelles et en caoutchouc et ont utilisé des canons à eau chaude contre les manifestants, ce qui a entraîné la mort de plusieurs personnes en plus des blessés et des évanouissement. Cela intervient dans le cadre d’un vaste mouvement de contestation populaire déclenché le 1er octobre à Bagdad ainsi que dans plusieurs gouvernorats du pays.

Des activistes et des blogueurs ont appelé les Irakiens à travers les réseaux sociaux à manifester contre le chômage et la médiocrité des services publics.

Une large coupure d’Internet

Comme à chaque fois où il y a des manifestations en Irak, les services Internet ont été largement coupés, et les réseaux sociaux ont été bloqués dans une tentative d’entraver les moyens de communication et de diffusion des informations. De ce fait, l’Irak a été isolé du monde.

L’organisation non gouvernementale « NetBlocks » chargé de surveiller la liberté sur Internet a signalé que la connectivité à l’échelle nationale est tombée en dessous de 70%, ajoutant que Facebook, Twitter, WhatsApp, Instagram et autres ont été bloqués en sauf à Kurdistan qui est une région autonome.

L’Association Irakienne de Défense des Journalistes a dénoncé le recours excessif à la force par la police anti-émeute contre les journalistes qui ont été interdits de couvrir les manifestations, indiquant que de telles mesures sont « illégales » et « inhumaines ».

Le président de l’association, Ibrahim al-Sarraj, a déclaré à Al-Jazeera Net: « une force du service anti-émeute dirigée par un lieutenant-colonel ont arrêté et battu des blogueurs et des photographes dans le centre de Bagdad ». « Nous appelons les parlementaires irakiens et la Commission indépendante des droits de l’Homme à poursuivre en justice les personnes impliquées dans ces violations », a-t-il affirmé.

12 personnes tuées jusque-là

Lors de ces manifestations, 12 personnes ont tuées en plus de 300 autres blessées selon une source médicale. Le nombre des victimes est en augmentation avec la poursuite des manifestations en Irak.

De son côté, le premier ministre Adel Abdelmahdi a assuré qu’une enquête a été ouverte sur ces actes de violence tandis que la Commission des droits de l’Homme au Parlement a déclaré: « la répression des manifestations pacifiques est une mauvaise réaction ».

Par ailleurs, une source sécuritaire a annoncé l’assassinat de l’activiste Hussein al-Madani et son épouse à Bassora par des hommes armés non identifiés.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’Homme a indiqué que les forces de sécurité irakiennes ont utilisé « une force excessive, des balles réelles, des gaz lacrymogènes et des canons à eau chaude et le matraquage ». Pour sa part, l’ONU a appelé le gouvernement à respecter la liberté d’expression.
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